Marc Fresneau, ministre de l'Agriculture, était en visite en Haute-Savoie ce lundi 24 octobre. Loup, sécheresse, difficultés de transmission, coût de l'électricité : beaucoup de sujets étaient sur la table. Dont la brucellose, cette maladie qui touche les bouquetins du massif du Bargy et qui se transmet aux troupeaux d'élevage.
C’est un éleveur inquiet qui a accueilli le ministre de l’Agriculture ce lundi matin, dans son exploitation située à Manigod, en Haute-Savoie. Au premier rang de ses préoccupations : la brucellose. Cette maladie, qui touche les bouquetins du massif du Bargy, est transmissible aux troupeaux domestiques.
Cette visite ministérielle intervient une semaine après un arrêté préfectoral autorisant l’abattage préventif de 75 bouquetins, sans tests préalables, dans ce massif alpin.
"Le préfet a pris des décisions que je salue, même si ce ne sont jamais des décisions faciles, reconnaît le ministre. La population de bouquetins n’est pas en danger d’extinction. Personne ne fait ça de gaieté de cœur, mais c’est une solution pour éviter que la brucellose continue à se répandre".
Au total, 61 bouquetins ont ainsi été prélevés, au grand dam des associations écologistes, qui ont une nouvelle fois attaqué l'arrêté au tribunal administratif.
L’an dernier, dans une exploitation voisine, un troupeau de vaches avait dû être entièrement abattu après la détection d’un cas de brucellose.
"On n'a rien contre le bouquetin"
"C’est invivable pour nous, assure Guillaume Burgat-Charvillon, éleveur et producteur. On veut que la faune sauvage soit traitée comme nos élevages. On n'a rien contre le bouquetin ! Mais on avait mis en place un système pour éradiquer la maladie, mais ce système a toujours été enrayé par divers moyens via les tribunaux. Et ça, on ne l’accepte plus, il faut que ça cesse."
"La problématique n’est pas de dire qu’il faut tuer toute la faune sauvage pour que l’élevage puisse vivre. Mais à un moment, il faut que la coexistence puisse avoir lieu. Donc les éleveurs doivent pouvoir vivre avec les bouquetins sans être leur variable d’ajustement", argumente Cédric Laboret, président de la Chambre d'agriculture Savoie Mont-Blanc.
À l’issue de la visite, les agriculteurs se sont sentis écoutés par un ministre déterminé à éradiquer la brucellose, qui persiste dans le massif du Bargy depuis 10 ans.