Les collectivités territoriales, dont les municipalités, ont été sommées par le gouvernement de participer à l'effort d'économies. Cet effort, qui s'élève à 7,5 millions d'euros pour la commune d'Annecy, est jugé démesuré par le maire François Astorg qui fait part de sa "colère".
Un "coup de grâce" porté aux collectivités territoriales. Le maire écologiste d'Annecy François Astorg a fait part, dimanche 27 octobre, de ses vives inquiétudes sur le plan d'économies drastique demandé par le gouvernement. Sommées de participer à l'effort d'économies prévu dans le budget 2025 pour redresser les finances du pays, les collectivités locales se voient demander un effort budgétaire de 5 milliards d'euros.
"J'ai rencontré différents élus qui partagent la même colère que moi et que j'ai exprimée à la ministre [du Partenariat avec les territoires Catherine Vautrin, NDLR]. Mais cette colère ne retombe pas parce que c'est la quadrature du cercle. Comment fait-on aujourd'hui et comment faire demain ? Il faut que le gouvernement infléchisse sa trajectoire auprès des collectivités territoriales", a-t-il plaidé dans l'émission Dimanche en politique sur France 3 Alpes.
Pour la municipalité annécienne, l'effort demandé par le gouvernement s'élève à 7,5 millions d'euros. "Sept millions d'euros, c'est un an de fonctionnement des 21 crèches de la ville. Est-ce que je vais fermer les crèches de la ville ? La réponse est non. Sept millions d'euros, c'est un an de fonctionnement de la police municipale. Est-ce que je vais rogner sur la tranquillité et la sécurité ? La réponse est non", tonne François Astorg qui a écrit, le 16 octobre, un courrier aux parlementaires de la Haute-Savoie.
"S'attaquer aux plus démunis"
L'édile y fait part de sa "vive préoccupation", sa "profonde inquiétude" et sa "grande incompréhension" face à la mise à contribution des collectivités territoriales. "Les coupes budgétaires envisagées ne seraient que le coup de grâce porté à un service public déjà fragilisé par le recul de l'action et des aides de l'Etat dans les territoires ces dernières années", écrit-il.
"S'attaquer aux collectivités territoriales, poursuit le maire d'Annecy, c'est s'attaquer aux plus démunis et faibles d'entre nous ; c'est faire tomber le service public qui est l'un des derniers remparts contre la misère." L'élu craint notamment de devoir rogner sur les budgets de politiques sociales et de transition écologique.
Il va falloir que tout le monde prenne conscience que dans cette crise sociale, on n'a pas forcément les moyens d'aller où il faudrait. Il faut que l'Etat arrête de se désengager.
François Astorg, maire écologiste d'Annecy
"On fera tout pour tenir le niveau. Je peux d'ores et déjà annoncer qu'on ne va pas baisser les subventions aux associations et au CCAS [Centre communal d'action sociale, NDLR], mais il va falloir que tout le monde prenne conscience que dans cette crise sociale, on n'a pas forcément les moyens d'aller où il faudrait. Il faut que l'Etat arrête de se désengager", demande encore M. Astorg.
Les débats sur le projet de budget 2025 reprendront à partir du 5 novembre à l'Assemblée nationale, alors que les députés ont interrompu samedi soir leurs débats sans être allés au bout de l'examen du projet de loi, après six jours d'échanges houleux sur la partie recettes.