Censuré l'an dernier, le film chinois "Have a nice day" au Festival d'Annecy

Déprogrammé l'an dernier en raison du refus des autorités chinoises de lui accorder une autorisation de sortie, le film chinois "Have a nice day" de Liu Jian a été projeté lundi 11 juin en séance spéciale au Festival du film d'animation d'Annecy.

Déprogrammé l'an dernier en raison du refus des autorités chinoises de lui accorder une autorisation de sortie, le film chinois "Have a nice day" de Liu Jian a été projeté lundi en séance spéciale au Festival du film d'animation d'Annecy.

Ecrit et réalisé par Liu Jian, et distribué en France par Rouge international - société de la productrice et actrice Julie Gayet -, où il sera en salles le 20 juin, "Have a nice day" moque les travers du capitalisme et l'obsession pour l'argent de la société chinoise contemporaine.


En compétition l'an dernier à la Berlinale, ce film féroce à l'univers original, très graphique et saccadé, à mi-chemin entre polar, comédie noire et film de gangsters, avait dû être retiré en 2017 du Festival d'Annecy, sous la pression de Pékin. A l'époque, Annecy rendait un hommage à l'animation chinoise en présence d'officiels du régime.

"Ce qui devenait inadmissible, c'était la co-présence d'officiels chinois et de ce film", a expliqué à l'AFP le délégué artistique du Festival Marcel Jean, pour qui "Have a nice day" est "politique parce qu'il est réaliste, qu'il montre une réalité que les autorités chinoises ne voudraient pas mettre en avant".

Le pulp fiction de l'animation chinoise


Décrit par le site américain Indiewire comme "le "Pulp Fiction" de l'animation chinoise", "Have a nice day" raconte l'histoire de Xiao Zhang, chauffeur pour un mafieux local dans une petite ville du sud de la Chine, qui vole à son patron un sac rempli de billets pour pouvoir payer à sa petite amie une opération de chirurgie esthétique.

Mais la nouvelle de ce vol se répand très rapidement, et plusieurs personnages, dont les destins vont se croiser, se lancent à la poursuite de cet argent.

Liu Jian, ancien étudiant de l'Institut d'art de Nanjing et ex artiste plasticien, a "un regard un peu critique sur l'évolution de son pays avec le capitalisme en Chine", sur ce "développement frénétique qui s'est tellement accéléré que tout à coup la Chine contemporaine des faubourgs se trouve touchée et tous ces personnages veulent aussi en faire partie", a indiqué à l'AFP Julie Gayet.

"On a vraiment tenu à ce que le film soit présent à Annecy" cette année, a-t-elle souligné.

Pour Liu Jian, cité dans le dossier de presse, "le film dans son ensemble peut être vu comme un paysage de la Chine moderne".

"Je suis fasciné par tous ces changements (en Chine), ainsi que par les hommes aux vies bouleversées par ces dynamiques", ajoute le réalisateur, absent d'Annecy.
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