La comédie helvétique, "Ciao-Ciao bourbine", qui imagine une Suisse où le français serait la seule langue parlée, comptabilise près de 250 000 entrées, quelques semaines seulement après sa sortie. Un succès cinématographique comme la Suisse en connaît rarement.
La Suisse, c'est huit millions d’habitants, 26 cantons, et quatre langues officielles, parmi lesquelles, le français, l’allemand, l’italien et le romanche. Alors, avec beaucoup d’autodérision, le réalisateur américano-suisse, Peter Luisi, a imaginé une comédie où le français serait la seule langue parlée en Suisse : "Ciao-Ciao Bourbine", film sorti le 17 janvier dernier.
Et comme personnages principaux, il a choisi deux acteurs, de véritables stars dans leur région, mais qui ne se connaissaient pas avant de se donner la réplique : Vincent Kucholl, l’humoriste le plus célèbre de la Suisse romande, et Beat Schlatter son homologue en Suisse alémanique : "C’était compliqué car lui, il vire de l’allemand au suisse-allemand. Donc assez vite je n’y comprenais plus rien."
Ces deux acteurs jouent deux policiers chargés de débusquer un réseau de résistants situé au Tessin, prêt à tout pour défendre le plurilinguisme helvétique.
Un franc succès
Mais si la comédie fait autant parler, c’est parce qu’elle rencontre un franc succès depuis sa sortie fin 2023 en Suisse alémanique et le 17 janvier dernier en Suisse romande, avec presque 250 000 entrées en salle : "C’était quand la dernière fois qu’un film Suisse a eu un succès ?, questionne l’acteur Vincent Kucholl, avant d’ajouter : C'est assez rare pour un film de faire autant d'entrées, le dernier c'était 'Les Faiseurs de Suisse', en 1978 qui avait comptabilisé près d’un million d’entrées."
Autodérision à la Suisse
L'état d'esprit des Romands d’un côté et des Alémaniques de l’autre, les guéguerres et les animosités entre différents cantons... Tout y passe. Et selon Vincent Kucholl, c’est ce qui en fait la recette du succès : "Nous, on voit les Zurichois comme des affairistes qui font tout le temps du business, les Vaudois voient les Genevois comme des financiers. Nous, on voit les Suisses allemands comme étant un peu rigides et eux nous perçoivent comme étant un peu plus festifs. Donc chacun a sa propre spécificité au niveau de sa population cantonale et il y a plein de clichés qui se superposent."
Le film, d'une durée d'1h30, est à voir dans tous les cinémas de la Suisse romande et alémanique.