Plusieurs élus de la ville d'Annecy ont porté plainte après des faits de cyberharcèlement, selon la municipalité, ce jeudi 24 octobre. Une démarche est en cours pour demander la levée de l'anonymat de certains comptes sur les réseaux sociaux.
"La violence en ligne contre les élus, ça suffit !" Dans un communiqué publié ce jeudi 24 octobre, la Ville d'Annecy (Haute-Savoie) a annoncé que plusieurs élus de l'équipe municipale ont porté plainte pour des faits de cyberharcèlement.
"Une poignée de comptes particulièrement actifs sur les réseaux sociaux mènent de véritables campagnes de harcèlement en ligne, de rumeurs infondées et pernicieuses et de désinformation à l’égard de l’équipe municipale d’Annecy", a indiqué la Ville d'Annecy.
Des plaintes ont déjà été déposées par des élus visés "et elles seront systématiquement répétées dès lors que des faits de cyberharcèlement par injure ou diffamation publique seront identifiés", ajoute la municipalité. Elle annonce aussi qu'une démarche est en cours pour demander à la justice la levée de l'anonymat de certains comptes sur les réseaux sociaux.
"Le souhait de me voir morte"
"Il est hors de question que ces attaques inacceptables et interdites par la loi puissent affecter l’équilibre physique et psychique des personnes visées. Le cyberharcèlement, les dénigrements physiques ou personnels et les propos haineux peuvent inciter à la violence. Nous ne pouvons attendre un drame ou une agression physique pour agir", déclare le maire d'Annecy, François Astorg (Les Ecologistes), dans ce communiqué.
Concernée par ces faits de cyberharcèlement, Marion Lafarie, maire adjointe chargée de la mobilité, a réagi sur sa page Facebook le 7 octobre dernier avec des captures d'écran montrant des commentaires injurieux : "J'argumente mes points de vue, mes orientations et nos orientations politiques, on reste dans nos lignes politiques du projet de mandat. Et oui ça peut déplaire à certains, c'est entendable. Mais ça n'excuse en rien de passer du côté de la diffamation, de l'insulte, de la haine, et même de l'incitation à la violence et le souhait de me voir morte."
Le maire adjoint en charge à la jeunesse, Guillaume Tatu, lui aussi ciblé par des messages haineux, regrette un climat anxiogène sur les réseaux sociaux : "Je ne pense pas que ce soit propre à Annecy. Les réseaux sociaux ne sont pas contrôlés et deviennent ainsi un déversoir de haine. Ils sont le reflet de notre société qui devient de plus en plus violente."
"On s'engage au niveau local pour essayer de changer les choses, et ce au détriment parfois de notre vie sociale et familiale. Puis, lorsqu'on est confronté à ça, c'est dur à vivre", a-t-il ajouté. Il regrette notamment l'absence de réaction de l'opposition : "Certains élus d'opposition suivent même les contenus d'un de ces comptes Facebook. Ça pose question", réagit-il.
Le cyberharcèlement par injure ou diffamation publique est puni d'une amende pouvant aller jusqu'à 12 000 euros. Le non-respect du droit à l’image peut être sanctionné d'une peine allant jusqu'à un an de prison et 45 000 euros d’amende.