EN IMAGES. "Elle était hyper vulnérable" : une chevêchette, plus petite chouette d'Europe, retrouve la liberté dans une forêt près d'Annecy

Une chouette chevêchette a été relâchée jeudi dans une forêt de Haute-Savoie après cinq semaines de soins. Le petit rapace, extrêmement rare dans les Alpes, a été sauvé par un groupe de bénévoles, après que les parents ont abandonné le nid.

C'est un sauvetage extrêmement rare qui a été réalisé en Haute-Savoie. Celui d'une chevêchette, la plus petite chouette d'Europe, prise en charge par des bénévoles de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) après avoir été abandonnée par ses parents.

Du haut de ses seize centimètres, le petit rapace est un pensionnaire discret mais surtout très rare dans les forêts des Alpes du Nord. "De si petits êtres dans une grande forêt, ça fait appel à plein de romans, de proverbes, de contes. Un tout petit lutin qu'on relâche dans la forêt et qui va réapprendre à l'habiter, à la faire vivre, je trouve ça magique", décrit Frédéric Bacuez, naturaliste.

"Abandonnés à leur sort"

Mais avant de retrouver sa forêt, ce jeudi 18 juillet sur les hauteurs d'Annecy, la petite chouette a repris des forces à Genève, au Centre de réadaptation des rapaces qui accueille et soigne 1 500 animaux par an. En quinze ans d'existence, il n'a accueilli des chevêchettes qu'à deux reprises.

Le petit rapace est difficile à observer et donc impossible, ou presque, à sauver. Deux d'entre elles ont été découvertes et récupérées par un groupe de bénévoles passionnés début juin dans la forêt du Semnoz.

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Une chevêchette, la plus petite chouette d'Europe, retrouve la liberté dans une forêt près d'Annecy ©France Télévisions

"On s'est rendu compte qu'il n'y avait plus les adultes. Les jeunes étaient abandonnés à leur sort. Elles ont survécu comme elles pouvaient en sortant de la loge. Elles se sont retrouvées au sol où elles étaient hyper vulnérables", raconte Jérémy Calvo, photographe animalier et bénévole à la LPO.

"Ce qui est émouvant, c'est de se dire que la force collective humaine, quand on y place de bonnes intentions, peut aider le vivant. Et aujourd'hui, on fait face à une urgence d'aider le vivant", ajoute Yannick Megard, photographe naturaliste.

Cinq semaines de soins

L'une des deux petites chouettes est morte au lendemain de son arrivée au centre. Mais un élan de solidarité et cinq semaines de soins plus tard, le second rapace était fin prêt à repartir dans la nature. Bien aidé par l'expérience de Ludovic Bourqui, le fondateur du Centre de réadaptation des rapaces, et l'intervention des bénévoles de la LPO.

"Ce qui me fait vibrer, c'est de la sauver", sourit Ludovic qui a soigné et nourri la chevêchette. "On a tous un rôle différent. Je suis là pour la remettre en forme, eux pour retrouver le biotope exact. Sans les bénévoles et sans nous, elle ne serait pas là."

Une heure de route plus tard, retour dans la forêt du Semnoz. Le petit groupe de bénévoles de la LPO se livre régulièrement à un travail scientifique très précis pour mieux comprendre le mode de vie de ces chouettes.

"Cela fait une dizaine d'années qu'on parcourt le massif à la recherche de ces oiseaux, de l'endroit où ils peuvent nicher et quand on les trouve, on assure un suivi", résume Baptiste Douteau, chargé de mission à la LPO. Leur mission : comprendre, protéger et donc sauver les petites chouettes de montagne. Tels des anges gardiens de la forêt.

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