Le fabricant de matériel de sports d'hiver Salomon, basée à Épagny Metz-Tessy près d’Annecy, a bouclé une année 2020 "plutôt bonne" malgré l’épidémie et la fermeture des remontées mécaniques.
L’entreprise Salomon, basé dans l’agglomération annécienne, fait partie des rares sociétés à être satisfaite de son exercice 2020. Grâce au développement de ses activités hors ski, elle a bouclé une année "plutôt bonne", explique son vice-président Xavier Le Guen. Les chaussures et vêtements de randonnée, de course nature (trail), de running ou lifestyle constituent "un pilier qui tourne bien", précise-t-il à l'AFP.
Le ski alpin représente désormais moins d'un quart de l'activité du groupe, créé en 1947 à Annecy. Mais dans son métier d'origine, Salomon a subi une chute de 20 à 25% de son chiffre d'affaires l'an dernier et l'année 2021 ne s'annonce pas meilleure, avec la fermeture des remontées mécaniques dans plusieurs pays dont la France. "On va avoir une perte d'activité conséquente en 2021, encore difficile à évaluer, mais qui sera facilement de l'ordre de -30% à -40% par rapport à 2020, qui n'était déjà pas une année faste", relève M. Le Guen.
Moins de nouveautés en 2021
La marque se réorganise donc pour faire face à différents scénarios, dont celui d'une fermeture des remontées mécaniques sur l'ensemble de la saison. "On a été amené à reconduire énormément nos gammes de 2021 à 2022", précise-t-il. La part des nouveautés va ainsi passer à 30% des produits commercialisés contre 60% habituellement.
Les magasins ont en effet des stocks importants de matériel à vendre ou à louer. "Je caricature, mais on peut imaginer que, dans une station où le parc de location n'a pas du tout tourné, les skis sont neufs. Il est évident que les détaillants ne vont pas en recommander", explique Xavier Le Guen.
Salomon s'attend par conséquent à "perdre énormément de volume" de production de matériel de ski, ce qui va le contraindre à revoir "l'activité de [ses] équipes à la baisse". Environ 250 personnes sur 800 travaillent sur la partie sports d'hiver au siège d'Épagny Metz-Tessy, dans l'agglomération d'Annecy.
L'entreprise haut-savoyarde peut heureusement compter sur les États-Unis et le Japon, deux de ses plus importants marchés avec la France, où la pratique du ski alpin est actuellement possible. Le voyant du ski de fond, plébiscité cet hiver, est également au vert. "On est plutôt en phase de relance de la production pour alimenter le marché", ajoute le responsable, précisant avoir écoulé 110.O00 paires de ski de fond en 2020.
La marque haut-savoyarde va aussi poursuivre sa transformation vers une économie plus durable. "D'un point de vue stratégique, c'est l'avenir", souligne Xavier Le Guen. "Il faut qu'on continue à apprendre et à se développer" dans les matériaux biosourcés, la réparabilité et le recyclage des produits.