Fugue de lycéennes de Haute-Savoie: Louisa est rentrée chez elle

Elle avait disparu vendredi dernier en compagnie d’une camarade du lycée professionnel Les Carillons de Cran-Gevrier. La Gendarmerie nationale soupçonnait une radicalisation et un départ pour la Syrie. Louisa, âgée de 16 ans, est finalement rentrée chez elle ce dimanche 6 mars.

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La famille et l'entourage de Louisa sont tombés des nues quand ils ont appris, par voie de presse, le possible départ de la jeune fille pour la Syrie. Son oncle, d'ailleurs, se refusait d'y croire: "Pour moi, elle était normale. Elle n'avait pas de voile, rien du tout."

L’une de ses voisines et amie nous a confié sa stupeur à France 3 Alpes: "Personne ne comprend pourquoi et comment elle a pu faire ça. Elle n’était pas dans la religion. Ce n’est pas son genre du tout. Elle ne faisait pas la prière et ne lisait pas du tout le Coran."

Extrait 19/20 France 3 Alpes


C'est sur son compte Twitter, que la Gendarmerie nationale avait lancé un appel à témoins. C'est elle qui annonce aujourd'hui le retour de Louisa, rentrée chez elle vers 16 heures.


L'autre jeune fille, Israé, âgée de 15 ans est toujours introuvable. Une adolescente "déjà suivie pour radicalisation" par le passé et qui "avait été placée en foyer", avec "interdiction de sortie du territoire".

La mère d’Israé, Nadia, avait déjà rattrapé sa fille in extremis deux ans plus tôt alors qu’elle voulait partir en Syrie pour aider les enfants et servir la bonne cause, avait-elle dit à l’époque.

Nadia avait alors appelé le numéro vert Stop Djihadisme et Israé avait suivi une procédure de "déradicalisation" avec le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam (CPDSI).

Le réseau l'a récupérée"


Selon Dounia Bouzar du CPDSI, Israé venait de sortir de l'hôpital psychiatrique pour une "dépression de l'adolescence". Elle est "fragile (…) veut mourir" et il lui faut un lieu "cocoonant". Pour l'anthropologue, "le réseau l'a récupérée". Fragiles psychologiquement, hyperconnectés, ces adolescents sont la cible idéale des "rabatteurs francophones qui individualisent l'offre pour toucher des jeunes différents", explique Dounia Bouzar.

Aux filles, ils font miroiter "un mariage avec un héros qui se sacrifie pour sauver les enfants gazés par Bachar al-Assad": le mythe de "Daechland", "ça marche très fort pour des filles hypersensibles", "trahies par des copines" et en quête de "vraies amitiés".

Sur les quelque mille jeunes actuellement suivis par le CPDSI, 70% ont moins de 20 ans et le plus âgé n'en a que 22. Chez les filles, les tentatives de départ peuvent commencer dès 12 ans, 15 ans pour les garçons.

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