Une école de natation mobile va sillonner les routes de France cet été. Conçu près d'Annecy, ce camion-piscine va à la rencontre des enfants vivant dans des zones dépourvues d'infrastructures aquatiques pour leur enseigner la natation.
Quelques enfants qui apprennent à nager la brasse dans une piscine miniature, le tout à l'intérieur d'un semi-remorque... la scène parait improbable. Et pourtant, ce camion-piscine sillonne déjà les routes de France. Tout juste arrivé dans une base de loisirs de Cergy-Pontoise (Île-de-France), il doit permettre d'aller à la rencontre des plus jeunes pour développer la pratique de la natation.
Jean-François Buisson, le concepteur de cette piscine itinérante l'assure : en moins de dix séances, les petits nageurs peuvent déjà se débrouiller tous seuls. En une année, près de 800 élèves peuvent apprendre à nager grâce à ce centre aquatique. Conçu en Haute-Savoie, il est expérimenté depuis deux ans en Suisse et les premiers résultats sont concluants.
"C'est une salle de classe ambulante qui reste pendant un mois ou deux selon les effectifs de l'école, indique le concepteur de ce centre aquatique mobile. Quand on a terminé avec les 50 ou 100 enfants, on va dans le village d'à côté, on se stationne dans la prochaine école, et ainsi de suite dans les villages qui n'ont pas de piscine."
Vers une généralisation ?
Accessible aux personnes à mobilité réduite, en surpoids, aquaphobes, malvoyantes ou aux seniors, cette école de natation ambulante ne s'adresse pas seulement aux enfants. Car l'enjeu est d'importance : plus d'un tiers des Français ne sait pas nager, et faire construire une piscine coûte cher aux municipalités. Beaucoup de zones rurales sont dépourvues d'infrastructures aquatiques, et pour ces territoires, le camion-piscine représente une bonne alternative.
"On envisage, avec des financements de l'Etat mais aussi des collectivités, de pouvoir étendre ce type de dispositif à partir de l'année prochaine sur tous les territoires et, principalement, dans les territoires ruraux, carencés en équipements sportifs où ces solutions pourraient être les bienvenues", annonce la ministre des Sports Roxana Maracineanu.
Ces dernières années, les noyades des enfants de moins de 6 ans ont été multipliées par deux en France. Depuis le mois de juin, on annonce une quarantaine de noyades dans le pays avec une période noire en début d'été en Savoie et Haute-Savoie. La ministre vise "l'aisance aquatique" pour éviter tout simplement de paniquer dans l'eau. Il s'agit donc d'accroître le nombre de structures permettant d'apprendre à nager. Si l'essai est concluant en région parisienne, le camion franco-suisse n'a pas fini de voyager.