Un agriculteur a été condamné à une amende de 10 000 euros avec sursis et 3 500 euros pour atteinte à l'image de l'association France nature environnement (FNE) en Haute-Savoie. En mai 2022, cet agriculteur avait déversé du fumier et du lisier devant les locaux de l'association.
Un agriculteur a été condamné, ce mardi 20 février, par le tribunal correctionnel d'Annecy pour avoir attaqué en mai 2022 des locaux, qui abritent les bureaux de France Nature Environnement (FNE) en Haute-Savoie, a indiqué l'association.
De grandes quantités de lisier et de fumier avaient été répandues pendant la nuit sur les façades et le parking du bâtiment. Selon la FNE, il s'agissait d'une "opération préméditée" qui faisait suite à une première attaque des locaux par des agriculteurs en novembre 2021.
Un des agriculteurs présents lors des faits en mai 2022 a été reconnu coupable et condamné à une amende de 10 000 euros avec sursis et à verser à FNE 3 500 euros pour atteinte à l'image ainsi que 750 euros pour les frais de justice, a détaillé l'association dans un communiqué.
Un appel à l'"apaisement"
"Nous espérons que ce 'verdict' mettra fin au climat d'intimidation et d'insécurité qui pèse sur nos équipes depuis plus de deux ans", souligne-t-elle, faisant part de son "soulagement". L'audience avait eu lieu en janvier dernier.
Le #tribunal correctionnel d'Annecy a reconnu la culpabilité de l’un des jeunes agriculteurs pour l'attaque nocturne de nos locaux le 23 mai 2022.
— FNE Haute-Savoie (@FNE_74) February 20, 2024
Verdict: amende de 10 000€ avec sursis et 3 500€ pour atteinte à l’image de notre association.
Place à l'apaisement et au dialogue. pic.twitter.com/cZlINb5F9O
"Nous appelons à un apaisement et souhaitons le rétablissement du dialogue entre les associations de protection de l'environnement et la profession agricole, sous l'égide du Préfet, afin d'évoquer les sujets qui nous rassemblent, comme ceux, minoritaires en réalité, qui nous opposent", a encore exprimé la FNE.
Un lien avec la brucellose ?
À l'époque des faits, l'association avait fait un lien entre cette attaque et son opposition à l'abattage prévu de 170 bouquetins dans le massif du Bargy, au nord de La Clusaz, dans le cadre de la lutte contre la brucellose. Cette maladie bactérienne, qui touche certains bouquetins, est susceptible de contaminer des vaches lors de leur séjour estival en alpage.
Un cas de brucellose détecté dans un cheptel de Haute-Savoie avait conduit à l'abattage de 235 bovins en janvier 2022. L'éleveur des bêtes avait reçu d'importants soutiens de la part de la profession.
La mesure d'abattage des bouquetins, ordonnée en mars par le préfet de la Haute-Savoie, avait été suspendue par le tribunal administratif de Grenoble le 17 mai suite à un recours déposé par sept associations dont la FNE, provoquant la colère de la FDSEA de Savoie.
"Nous rappelons que l’abattage indiscriminé de l’ensemble des bouquetins du Bargy n’est pas réalisable et ne mettra pas fin au problème de brucellose, comme l’a confirmé la justice à plusieurs reprises, sur l’avis des experts de l’Anses et du Conseil national de la protection de la nature (CNPN), a indiqué la FNE dans son document. Ces instances recommandent, comme nous le faisons depuis de nombreuses années, des abattages sélectifs des seuls animaux infectés, tant dans le monde sauvage que dans l’élevage domestique."