Un troupeau de 235 bovins a été abattu après la découverte d'un cas de brucellose parmi le cheptel, a annoncé la préfecture de la Haute-Savoie, ce jeudi 6 janvier.
Malgré l'opposition de nombreux agriculteurs venus en soutien, le troupeau de 235 bovins concerné par un seul cas de brucellose a bien été abattu, a annoncé le préfet de la Haute-Savoie, Alain Espinasse, ce jeudi 6 janvier.
Dans un point presse tenu en fin de matinée, il a fait part d'une décision "extrêmement difficile" alors que de nombreux appels à les épargner avaient été lancés. Le monde paysan s'était notamment mobilisé, ce mardi 4 janvier, pour soutenir l'éleveur.
Un fort soutien
Plus de 150 personnes s'étaient rassemblées au petit matin à proximité de la ferme abritant les vaches pour "exprimer leur soutien et leur solidarité à l'égard de l'éleveur, de sa famille et de ses bêtes", a rapporté de son côté le parti Europe Ecologie les Verts dans un communiqué.
Un collectif nommé "Sauvons les vaches de Saint-Laurent", soutenu notamment par des élus écologistes, des vétérinaires et des agriculteurs s'était formé ces dernières semaines pour réclamer que le troupeau soit épargné. Une pétition en ce sens a recueilli près de 92 000 signatures.
"Après plusieurs heures de discussion, les camions (venus pour transporter les vaches à l'abattoir) sont finalement passés, escortés par des dizaines de gendarmes", ajoute EELV. Le préfet a expliqué avoir "tenté de concilier du mieux possible la préservation de la santé publique et la protection de l'avenir de l'éleveur et de sa famille". L'agriculteur bénéficiera d'aides pour "reconstituer son cheptel".
Un cas de brucellose début novembre
Un cas de brucellose bovine avait été découvert dans cette exploitation laitière de Saint-Laurent, début novembre. Redoutée des éleveurs, cette maladie bactérienne "à éradication obligatoire" peut se transmettre à l'humain lors de contacts avec l'animal infecté ou en mangeant des produits au lait cru contaminé. Un rappel de lots de reblochons avait notamment été effectué en Savoie et Haute-Savoie, après la découverte de ce cas.
La France est considérée comme "indemne" de brucellose depuis 2005, mais une résurgence avait déjà été observée en 2012 dans le massif du Bargy, en Haute-Savoie. Deux cas humains avaient alors été diagnostiqués.
Des analyses avaient permis de remonter à l'élevage touché et à des bouquetins infectés. Des mesures de capture-test des bouquetins, mais aussi d'abattage de bouquetins non testés, dites "prélèvements", avaient alors été mises en place, avant d'être suspendues en août 2020 par le tribunal administratif de Grenoble.