Depuis la découverte mi-novembre d'un cas de brucellose parmi un cheptel de 219 vaches, toutes sont condamnées. Ce mardi 14 décembre en Haute-Savoie, l'abattage du troupeau a pu être reporté grâce à la mobilisation d'agriculteurs qui souhaitent que de nouveaux protocoles soient établis à l'avenir, pour faire face à de telles situations.
Dans le petit village de Saint-Laurent en Haute-Savoie, leurs tracteurs étaient positionnés depuis ce lundi 13 décembre au soir aux abords de la ferme concernée.
Mais entre-temps, les agriculteurs et la vétérinaire mobilisés autour de l'éleveur dont le cheptel de 219 vaches doit être abattu, après la confirmation d'un cas de brucellose parmi elles, ont appris qu'une réunion entre le Ministère de l'Agriculture, la Direction des services vétérinaires et la FNSEA avait définitivement scellé le sort du troupeau. L'abattage aura bien lieu mais à une date ultérieure.
Une réglementation ancienne, qui fait débat
"On préfère abattre que de chercher" déplore Coralie Amar, vétérinaire venue soutenir ce mardi matin, Eric et Maryse Forestier, le couple d'éleveurs dont le troupeau doit être abattu. "La France s'est engagée par décret il y a bien des années à abattre l'ensemble des troupeaux où un cas de brucellose est détecté. C'est aberrant ! Là, tous les autres animaux ont été testés et tous les résultats sont revenus négatifs."
Pour Coralie Amar, comme pour de nombreux agriculteurs, la réglementation doit évoluer. Un sentiment partagé par Benjamin Valleran, voisin de la ferme d'Eric et Maryse Forestier, éleveur lui aussi. "On pourrait parfaitement suivre le troupeau sur l'année, réaliser des prises de sang régulières" explique-t-il. Pour lui, "tous les agriculteurs sont concernés et subissent. Le côté humain, le traumatisme sont totalement mis de côté par nos politiques" juge Vincent Valleran pour qui, par ailleurs, "absolument rien n'est fait pour régler le problème de l'infection à la brucellose des bouquetins du massif du Bargy".
Un bon état clinique des bêtes
"Nous sommes des victimes et nos vaches sont coupables. On va les trahir" estime quant à lui Eric Forestier qui ne peut pas accepter l'abattage du troupeau sur lequel il veille depuis 30 ans. Une décision d'autant plus inacceptable ajoute son épouse que "l'état clinique des bêtes est bon". "On ne nous laisse aucune chance" conclut-elle. L'abattage du troupeau devrait être reprogrammé après les fêtes de fin d'année.