La FDSEA demande à l'Etat de prendre des mesures contre la brucellose après qu'une vache a été infectée dans un élevage de Haute-Savoie. L'ensemble du cheptel va être abattu. Une décision aux "conséquences économiques et humaines graves" selon les éleveurs.
Plus de 200 vaches condamnées à l'abattage à cause d'un cas de brucellose dans une exploitation de Haute-Savoie. La décision a été prise le 10 novembre après qu'une bête du cheptel a été trouvée porteuse de cette maladie bactérienne. Redoutée des éleveurs, elle entraîne obligatoirement l'abattage de tout le troupeau dès qu'un animal est infecté.
La France est considérée comme "indemne" de brucellose depuis 2005, mais une résurgence avait déjà été observée en 2012 dans le massif du Bargy, en Haute-Savoie. Plusieurs bouquetins avaient été trouvés porteurs de la maladie dans ce secteur. Les analyses réalisées sur la vache contaminée ont confirmé qu'il s'agissait de la même souche qui se propage depuis une dizaine d'années chez ces animaux sauvages.
"Une bombe à retardement"
Inquiète, la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles des Savoie (FDSEA) demande à l'Etat de prendre "des mesures adaptées et exceptionnelles" face à la maladie. Pour elle, la propagation de la brucellose chez les bouquetins du Bargy est "une bombe à retardement" pour les exploitations agricoles.
"Cette exploitation, c'était son travail. C'est sa vie. Son troupeau, c'est 40 ans de génétique, lance Marie-Louise Donzel, agricultrice et vice présidente du conseil départemental de la Haute-Savoie chargée agriculture. Comment on peut faire ça ? A qui peut-on supprimer son outil de travail du jour au lendemain ? Qui peut accepter ça ?"
Dénonçant les "conséquences économiques et humaines graves" de cet abattage, la FDSEA demande que l'Etat "agisse avec une obligation de résultat pour l’éradication de la maladie sur le massif du Bargy". Les éleveurs bovins plaident notamment pour l'abattage des bouquetins contaminés.
Manifestation des éleveurs
Des mesures de capture-test des bouquetins, mais aussi d'abattage d'animaux non testés avaient été mises en place en 2012, lors de la résurgence de la maladie en France. Elles ont été suspendues en août 2020 par le tribunal administratif de Grenoble. Les associations de défense des animaux plaident, elles, pour des méthodes moins radicales.
"Il faut comprendre ce qu'il s'est passé, continuer à capturer des bouquetins pour éliminer ceux qui sont malades et séparer très clairement la faune sauvage de la faune domestique dans les zones de pâture", estime Jean-Pierre Crouzat, vice-président de l'association France Nature Environnement (FNE) Haute-Savoie.
Tout comme la fédération des exploitants agricoles, l'association dénonce l'abattage des 219 bovins du cheptel et demande aux autorités de "préserver les animaux sains et de n’euthanasier que les individus porteurs de la brucellose".
Une réunion s'est tenue lundi 22 novembre en préfecture de Haute-Savoie avec des conseillers du ministère de l'Agriculture. Les éleveurs attendent une réponse rapide de la part des autorités. Ils prévoient de manifester le 29 novembre devant la préfecture de Haute-Savoie.