Le procureur d'Annecy a requis 5.000 euros d'amende à l'encontre de Laura Pfeiffer, inspectrice du travail poursuivie pour violation du secret professionnel et recel de courriels de l'entreprise Tefal (groupe Seb).
"Mon objectif n'est pas de clouer Mme Pfeiffer au pilori (...) mais de rappeler que la loi lui impose une énorme responsabilité de loyauté et de rigueur morale", a déclaré le procureur Eric Maillaud. Il a par ailleurs réclamé une amende "symbolique" intégralement assortie du sursis à l'encontre d'un ancien informaticien de Tefal, lui aussi poursuivi pour détournement de courriels et accès frauduleux à un système informatique.
Il leur est reproché d'avoir rendu publics des mails internes à l'entreprise montrant que la direction avait cherché à entraver le travail de l'inspectrice. Dans un de ces messages, une cadre de Tefal faisait remarquer que le directeur départemental du travail (DDT), Philippe Dumont, avait "le pouvoir" de changer Laura Pfeiffer "de section administrative pour que Tefal ne soit plus dans son périmètre". Laura Pfeiffer demandait à l'époque la renégociation des 35 heures dans l'entreprise de Rumilly (Haute-Savoie).
La société avait porté plainte, en décembre 2013, après la publication de ces correspondances dans la presse. Le parquet d'Annecy a par la suite décidé de diligenter des poursuites, suscitant l'ire des syndicats.
Plus de 500 personnes ont ainsi manifesté, ce vendredi 16 octobre, devant le Palais de Justice à l'ouverture du procès, à l'appel des syndicats CGT, Sud, CNT, FSU et FO. Les intermittents du collectif 3A de Lyon ont même joué le procès de Tefal au cours d'une pièce de théâtre devant le tribunal.