Deux associations de protection animale réclament l'arrêt des spectacles de rapaces lors des Grandes Médiévales d’Andilly, qui se dérouleront du 18 au 26 mai 2024 en Haute-Savoie. Les organisateurs démentent tout acte de maltraitance.
La pétition a recueilli, ce 6 avril 2024, plus de 12 000 signatures. Deux associations y dénoncent les spectacles de rapaces organisés lors des Grandes Médiévales d’Andilly, qui se dérouleront du 18 au 26 mai en Haute-Savoie. "Les rapaces sont des animaux captifs et donc privés de liberté" affirme Pauline Di Nicolantonio, présidente Association justice animaux Savoie (AJAS), "toute leur vie, ils seront en volière ou en cage ce qui est contraire à leurs besoins et à leur comportement naturel".
"Je tombe des nues" souffle Vincent Humbert, le fondateur du Grand Parc d'Andilly, "non, les animaux n’ont jamais été maltraités". Sur les cinq jours d’évènements, "les rapaces participent à trois voire quatre spectacles par jour", une façon de "faire de la pédagogie" selon l’organisateur. "Nous faisons ça pour que les gens comprennent mieux la nature. Je suis admiratif des gens qui ont des convictions mais ne nous trompons pas de combat" poursuit-il.
Un dressage "violent et cruel" ?
Les associations AJAS et PAZ évoquent également le dressage de ces rapaces, "par définition violent et cruel puisqu’il repose sur le rationnement de leur nourriture". "Ils sont affamés pour pouvoir revenir au point du dresseur et nous le condamnons" explique Pauline Di Nicolantonio au micro de France 3 Alpes.
Des propos démentis par le fondateur du parc des Aigles du Léman, d’où proviennent les rapaces présents lors les spectacles. "Mes oiseaux mangent mieux que dans certains EHPAD, je vous le garantis" réagit Jacques-Olivier Travers, "je ne comprends pas cette attaque".
Également engagé dans la réintroduction d’espèces disparues en France comme le pygargue à queue blanche, le spécialiste affirme que pour un animal, certes sauvage mais né en captivité, "le spectacle est le meilleur enrichissement que l’on puisse faire car c’est le seul moment de la journée où il rompt sa monotonie. (…) Le principal problème d’un oiseau qui est en captivité c’est l’ennui, car on lui donne son territoire, sa nourriture, sa femelle et finalement il n’a plus rien à faire".
On subit des attaques de gens qui sont des idéologues.
Jacques-Olivier Travers, fondateur du parc des Aigles du Léman
De son côté, la présidente de l’association AJAS insiste : "On demande l’arrêt de ce genre de spectacle, nous voulons que les animaux soient en liberté et que l’on puisse les observer dans la nature". Vincent Humbert, lui répond : "Je pense qu’on fait bien les choses, car dans le cas contraire, on n’aurait peut-être pas autant de bénévoles et de gens qui nous soutiennent. Les spectacles de fauconnerie c’est ce qui attire le plus grand nombre de spectateurs alors cela signifie quoi ? Que nous sommes tous des abrutis ?"
Les associations de défense des animaux affirment avoir pris contact avec la mairie et l’association organisatrice de l’évènement, sans succès. Quant aux organisateurs des Grandes Médiévales d’Andilly, ils se disent prêts à ouvrir le dialogue avec leurs opposants.