Montagne : face aux "toiles de tentes qui poussent partout" et aux "feux d'artifice qui pètent à minuit", le Semnoz limite le bivouac

Poumon vert d’Annecy, le Semnoz est victime de sa sur-fréquentation. Depuis le déconfinement, le nombre de promeneurs explose en été. Mais ces derniers ne respectent pas toujours les règles de bon sens pour une bonne cohabitation avec les alpagistes. Bivouac, feux de camp, circulation sur les sentiers... Quatre communes ont pris des arrêtés municipaux pour réglementer ces pratiques.

Les chèvres d'Émilie Brunet ont un terrain de jeu d'exception. Sur les hauteurs d’Annecy, le Semnoz leur offre de l’herbe grasse et 140 hectares pour pâturer en été.

Mais depuis plusieurs années, ce havre de paix subit quelques dérangements. L'éleveuse constate de plus en plus d'incivilités de la part des promeneurs. "Il y a des toiles de tente qui poussent de partout, des feux d'artifice qui pètent à minuit et qui font peur aux vaches. Donc nous, on doit aller les chercher à minuit et refaire les parcs, déplore Émilie. Nous, on est content que les touristes viennent parce qu'on vend nos produits. Mais on voudrait que les gens qui viennent sur le Semnoz comprennent et respectent notre travail".

"Il est nécessaire de canaliser les gens"

Le ras-le-bol est tel que la famille Brunet ne remontera pas à l'alpage l'an prochain. Au Semnoz, les 5 alpagistes doivent cohabiter avec des promeneurs de plus en plus nombreux venus profiter du grand air, et d'une vue imprenable sur le mont-blanc. Mais qui plantent parfois leur tente où bon leur semble.

"Sur des actes isolés, on pourrait penser que ce n'est pas hyper impactant. Mais ça prolifère… Et pendant les week-ends, il y a énormément de gens qui viennent bivouaquer, constate Brennan Cochetel, responsable des ventes de la station du Semnoz. Du coup, il a été nécessaire de définir plusieurs zones pour canaliser les gens, et leur dire à quel endroit ils pouvaient planter leur tente du coucher du soleil jusqu'au lever."

Trois zones de bivouac ont été définies, ainsi qu'une aire de décollage pour les parapentes. En revanche, les feux de camps sont interdits, ainsi que s'aventurer en dehors des sentiers.

Ces règles de bon sens sont désormais inscrites noir sur blanc sur des arrêtés municipaux, pris par quatre communes : Gruffy, Leschaux, Viuz-la-Chiésaz et Quintal.

"Il faut quand même qu'il y ait un espace de liberté, parce que la montagne, c'est un vrai lieu de liberté. Mais il faut concilier les usages, car le jour où il n’y aura plus d’alpagistes, la forêt va prendre le dessus sur les alpages et on ne pourra plus venir ici. Donc c'est gagnant dans les deux sens",explique Marie-Luce Perdrix, la maire de Gruffy.

Désormais, les comportements interdits pourront être sanctionnés d’une amende de 35 euros. Des écogardes sillonneront bientôt le Semnoz pour sensibiliser les visiteurs aux bonnes pratiques.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité