"On n'a jamais vu ça" : avalanche de commandes chez le leader mondial des raquettes à neige, basé à Annecy

L'engouement pour les raquettes à neige s'est renforcé depuis l'annonce de la fermeture des remontées mécaniques. Le leader mondial du secteur, basé à Annecy, est submergé de commandes et a doublé ses effectifs pour y faire face.

Les magasins de sport se les arrachent. Dopées par la fermeture des remontées mécaniques, les sorties en raquettes à neige ont le vent en poupe, tout comme les ventes de ces équipements. Le leader mondial du secteur, TSL Sport Equipement, basé à Annecy, voit ses commandes doubler cet hiver en raison de l'engouement du grand public.

Les commandes peuvent atteindre 10 000 paires par jour alors qu'elles se situent autour de 1 000 en temps normal. L'entreprise annécienne a constaté un pic après les annonces d'Emmanuel Macron sur les nouvelles mesures de sécurité sanitaire, le 24 novembre.

"A ce niveau-là, on n'a jamais vu ça", expliquait à France 3 Alpes son PDG, Philippe Gallay, le 14 décembre. "On a eu un phénomène similaire à l'achat de papier toilette dans les magasins. Tous les gens se sont précipités sur les raquettes à neige", confirme-t-il aujourd'hui, en cette première semaine de vacances de Noël.

Pour s'adapter à la demande, il a fallu augmenter la cadence. Côté approvisionnement, l'entreprise a sa propre usine d'injection plastique, lui conférant un sérieux avantage par rapport à la concurrence qui fabrique en Chine. "L'avantage de maîtriser le process de A à Z, c'est qu'on peut répondre à toutes les situations saisonnières", ajoute Philippe Gallay, qui a racheté l'entreprise en 1986.

 

"Phénomène de fond"

Pour répondre à la demande, TSL a doublé ses effectifs qui atteignent aujourd'hui plus d'une centaine de personnes. Elle a notamment embauché des saisonniers et des moniteurs de ski. "Ca tombe très bien parce qu'en ce moment, on est dans l'attente de pouvoir accueillir du public. Donc je viens ici pour pouvoir travailler", explique Thomas Rigod, moniteur de ski venu renforcer les rangs de TSL.

D'après le chef d'entreprise haut-savoyard, le succès de cet équipement permettant de marcher sur la neige est apparu il y a vingt ans. "C'est le sport d'hiver numéro 2 en France derrière le ski alpin", précise-t-il. Mais avec la fermeture des remontées mécaniques et l'impossibilité pour les vacanciers de chausser les skis, l'accessoire est particulièrement en vogue cette année.

"Il y a le retour à la nature, c'est le phénomène de fond. Ensuite, il y a un phénomène lié au Covid : la distanciation sociale et les remontées mécaniques fermées", analyse l'entrepreneur. "Les gens veulent aller à la montagne, mais s'ils ne peuvent pas faire de ski alpin, ils viendront faire de la raquette".

L'entreprise, submergée par les commandes, comptabilise "une moyenne de 45 000 paires en retard" dans sa production, entièrement réalisée en Haute-Savoie. Elle expédie 2 000 paires quotidiennement, et pas seulement en France. "Aux Etats-Unis ou au Canada, on a beaucoup souffert pour pénétrer le marché et cette année c'est l'explosion. On est à 700% de progression sur l'Amérique du Nord", complète Philippe Gallay.

TSL Sport Equipement ambitionne de vendre 200 000 raquettes cette année, soit une hausse de 25%, pour un chiffre d'affaires d'environ 10 millions d'euros. La preuve qu'après 40 ans d'existence, le fabricant haut-savoyard continue de tracer son chemin et confirme sa place de leader mondial sur le marché de la raquette.

 

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