Si la situation sanitaire le permet, le gouvernement pourrait autoriser une ouverture des remontées mécaniques dans les stations de ski dès le 7 janvier. En attendant, l’exécutif a promis des aides financières conséquentes pour soutenir les acteurs de la montagne.
Ce vendredi matin, alors que le Conseil d’Etat confirmait la fermeture des remontées mécaniques à Noël, le gouvernement s'est entretenu avec les principaux acteurs de la montagne par visio-conférence. Pendant cette réunion, plusieurs mesures ont été annoncées pour rassurer élus et professionnels. "Le Premier ministre a indiqué que l'ouverture prévisionnelle pourrait se faire à partir du 7 janvier sous réserve que les conditions sanitaires le permettent", c'est-à-dire "si le reflux" de l'épidémie "se poursuit", a déclaré le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne à l'issue de la visio-conférence. "Cela se fera dans le cadre de la mise en place de protocoles sanitaires", a-t-il précisé, en relevant que le gouvernement craignait avant tout "le brassage excessif de personnes venant de partout".
Des aides à hauteur de 400 millions d'euros
D’autre part, le gouvernement a dévoilé de nouveaux dispositifs d'aides, portant le total de l'accompagnement au secteur à 400 millions d'euros. "Le gouvernement nous a entendus et on a été compris, ça fait du bien", s'est félicité auprès de l'AFP Jean-Luc Boch, président de l'association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM). Mais "tout n'est pas parfait. Il va falloir regarder de près des indemnisations pour n'oublier personne dans cette triste affaire", a-t-il nuancé.
Réunion avec @JeanCASTEX sur une possible ouverture le 7 janvier! Nous attendons les critères. Les aides annoncées sont à la hauteur des besoins. pic.twitter.com/SYlxy0oQYb
— Alex Maulin (@AlexMaulin) December 11, 2020
"On est toujours très tristes de ne pas ouvrir à Noël, par contre aujourd'hui il y a une vraie prise en considération de nos problématiques et une vraie couverture de l'Etat pour que les territoires touristiques de montagne ne se cassent pas la gueule", a abondé Alexandre Maulin, président de Domaines skiables de France (DSF).
Des commerces de proximité également soutenus
Ainsi, quelque 12.000 commerces "situés dans une zone de montagne" seront éligibles au fonds de solidarité renforcé, y compris les commerces alimentaires ou encore les agences de location immobilière. Ce fonds offre jusqu'à 10.000 euros d'indemnisation, dès lors qu'une baisse de 50% du chiffre d'affaires est constatée. "La nouveauté, c’est que ces aides ne sont plus liées à un type d’entreprise mais à un territoire, explique le député (LREM) de Haute-Savoie Xavier Roseren. Par exemple, une boulangerie qui ne devrait pas être aidée car elle est restée ouverte, mais dont le chiffre d’affaire aurait dû être multiplié par 10 pendant la saison de Noël , pourra être dédommagée".
?? #EnDirect : @JeanCASTEX envoie un message fort au monde de la montagne en annonçant un soutien très spécifique : aide massive aux commerces, indépendants et remontées mécaniques, protection de l'emploi, etc.
— Xavier Roseren (@XavierRoseren) December 11, 2020
Merci au @gouvernementFR pour son écoute attentive pic.twitter.com/sTT0e5BmTR
Le parlementaire, également co-président du groupe Montagne à l’Assemblée, estime que ces annonces sont suffisantes, bien qu’il aurait préféré l’ouverture des remontées mécaniques: "Ce sont des aides à la hauteur de la situation et qui correspondent à ce qui était attendu".
Du côté des professionnels, les moniteurs de ski, "les fameux pulls rouges", seront aussi éligibles au fonds de solidarité.
Une prise en charge des frais fixes des remontées mécaniques
Par ailleurs, "il a été décidé de compenser à hauteur de 70% les charges fixes de remontées mécaniques, tant publiques que privées", sans "plafond" au dispositif, a ajouté le secrétaire d’Etat au tourisme. Jean-Baptiste Lemoyne a aussi rappelé que les dispositifs d'activité partielle, sans reste à charge pour les employeurs, continuaient à s'appliquer "tant que la fermeture des remontées est en place". Selon lui, "les remontées ont embauché 95% de leurs saisonniers".
Pour rappel, la région Auvergne-Rhône-Alpes concentre 75% des emplois du ski français.