Témoignages. Attaque au couteau à Annecy : "Un geste incroyable", des lycéens protègent de jeunes enfants de la violence de "l'inconcevable"

Publié le Mis à jour le Écrit par Cécile MathyCéline Aubert et Renaud Gardette

Des élèves de deux lycées annéciens, eux-mêmes témoins et sous le choc de l'attaque, sont intervenus ce jeudi matin à proximité de l'aire de jeux pour protéger de jeunes enfants de la violence de l'agression au couteau perpétrée par un réfugié syrien de 31 ans.

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Ils sont une trentaine, âgés de 17 ou de 18 ans, à avoir assisté à l'attaque au couteau, ce jeudi matin à Annecy. Deux classes d'éleves de terminale de Gabriel Fauré et de Claude-Louis Berthollet, deux lycées annéciens, fêtaient leur dernier cours sur le Pâquier. Ils jouaient au volley lorsque "l'inconcevable" s'est produit. 

"On a vu l'homme se diriger vers le parc d'enfants pour donner des coups de couteaux. Ensuite, tout est allé très vite, il est sorti du parc et on s'est dirigés, nous, pour se mettre à l'abri avec le groupe, notre professeur, et on s'est tous regroupés à l'écart pour attendre les secours", témoigne Vincent, 17 ans.

"Il y a eu des cris et de l'agitation dans le parc pour enfants avec un homme armé qui s'en est pris à des enfants, quelque chose qui n'est pas concevable dans la réalité", ajoute Eulalie, une autre lycéenne.

"Quand on en est témoin, on est obligés de se rendre utile et d'agir. Mon réflexe, cela a été d'appeler parce que je n'avais pas mon téléphone sur moi, donc je me suis dirigée vers des personnes pour contacter le Samu, les policiers ou autre, et après cela a été d'indiquer et de conduire les personnes les mieux adaptés pour agir sur les lieux", poursuit-elle.

 

Je crois que l'on peut souligner l'action incroyable de ces lycéens qui ont fait quelque chose de vraiment solidaire auprès de jeunes enfants

Guillaume Tatu

adjoint au maire d'Annecy en charge de la Jeunesse

Vincent, lui, est "allé voir une fois que l'assaillant était parti, dans le parc si il y avait besoin d'aide", "mais il y avait déjà des adultes qui avaient pris en charge donc j'ai laissé faire les secours", dit-il. 

Eux-mêmes témoins des faits, ces lycéens, victimes invisibles de l'agression, ont également pensé à protéger de jeunes enfants qui se trouvaient à proximité des lieux de l'agression. Les petits n'étaient pas directement menacés, mais les adolescents ont fait en sorte de leur éviter un traumatisme plus important. 

"Il y a des lycéens qui d'eux-mêmes, sont allés sur le Pont des Amours, qui surplombe le lieu de l'attaque, pour faire un espèce de cercle autour des jeunes enfants, pour éviter qu'il y ait un contact visuel avec l'incident", relate Guillaume Tatu, adjoint au maire d'Annecy en charge de la Jeunesse.

"Je crois que l'on peut souligner l'action incroyable de ces lycéens qui ont fait quelque chose de vraiment solidaire auprès de jeunes enfants issus de ce territoire. Ces jeunes enfants ont eu un contact auditif avec la scène mais pas visuel, ce qui va, je l'espère, diminuer le choc lié à ce terrible événement aujourd'hui", estime l'élu. 

"Là, ils sont pris en charge, mais dès qu'ils seront aptes, je les recevrai avec le maire pour leur dire merci et bravo, parce que c'est cela aussi qui fait de la cohésion sur un territoire et sur le territoire national, c'est un très beau geste qu'ils ont fait aujourd'hui", ajoute Guillaume Tatu.

Ce n'est pas réel. Je ne le conçois pas encore.

une lycéenne témoin des faits

Les élèves ont été dirigés vers la préfecture où ils ont reçu l'aide de la Croix-Rouge. Une prise en charge salutaire si l'on en croit les jeunes gens. 

"Forcément, j'étais un peu choqué sur le moment, on n'est pas préparé à voir ça, mais entre amis et avec l'aide des secours, des professeurs, on a réussi à se rassurer les uns les autres", indique Vincent.

"Ce n'est pas réel. On ne le conçoit pas, et je ne le conçois encore pas et je pense qu'il va y avoir un moment où il va falloir que ça décante. Et ça, ça se fait chez soi, quand on est bien entourés, avec des gens qui sont là pour nous", témoigne sa camarade. "Vraiment merci aux gens de la Croix Rouge qui ont été là pour nous, le Samu, tous, merci de nous avoir entourés", dit la jeune fille. 

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