Trois juges d’instruction du pôle "cold cases" viennent d’être désignés pour poursuivre l’enquête sur la tuerie de Chevaline. Parmi eux, Sabine Khéris, la magistrate qui a obtenu les aveux de Michel Fourniret dans la disparition d’Estelle Mouzin.
Dix ans après le drame, l’enquête concernant la tuerie de Chevaline vient de prendre un nouveau tournant. Les trois juges d'instruction du pôle national en charge des dossiers non-résolus ("cold cases") viennent d'être désignés pour enquêter sur la tuerie de Chevaline.
Parmi eux figure Sabine Kheris, qui s’est illustrée en mars 2020 pour avoir résolu l’affaire Estelle Mouzin. Lors d’une audition, elle était parvenue à faire avouer au tueur en série Michel Fourniret le meurtre de la fillette disparue en Seine-et-Marne en 2003.
A ses côtés, deux autres juges ont été désignés pour enquêter sur Chevaline. "Ce sera le premier dossier du pôle cold cases" à bénéficier des expertises conjointes de Sabine Khéris, Nathalie Turquey et Emmanuelle Ducos, a révélé ce lundi le nouveau président du tribunal judiciaire de Nanterre, Benjamin Deparis.
"Il ne faut perdre aucune chance" sur cette affaire "d'une particulière complexité" et qui est "à l'arrêt, objectivement", a encore estimé le magistrat.
Le dossier de la "tuerie de Chevaline", quadruple meurtre non élucidé depuis 2012, a été transféré fin septembre au nouveau pôle "cold cases" de Nanterre, qui jouit de davantage de "moyens humains dédiés", avait annoncé le parquet d'Annecy.
Dix ans de doutes et d'incertitudes
Le 5 septembre 2012, un Britannique d'origine irakienne de 50 ans, Saad al-Hilli, son épouse de 47 ans et sa belle-mère de 74 ans avaient été retrouvés morts dans leur voiture, tués de plusieurs balles dans la tête, sur une route de campagne près de Chevaline, non loin du lac d'Annecy.
Un cycliste de la région, Sylvain Mollier, 45 ans, avait également été abattu. L'une des fillettes du couple al-Hilli avait été grièvement blessée tandis que la seconde, recroquevillée sous les jambes de sa mère, en était sortie indemne.
Cette affaire, au retentissement mondial, est restée une énigme après des milliers d'heures d'enquête et des dizaines d'auditions.
Depuis sa création en mars, le pôle dédié aux "cold cases" a ouvert 37 enquêtes, dont 35 confiées à des juges d'instruction, avaient annoncé en septembre les chefs de juridiction.