Dans une tribune au Figarovox, une centaine d'élus de Haute-Savoie dénoncent le pass sanitaire, sa mise en application et la "division" qu'il a créée dans la société. L'Assemblée nationale doit se prononcer mercredi sur sa prolongation.
"Il est temps d'extraire du quotidien déjà lourd de nos concitoyens, la discorde créée par ce dispositif". Dans une tribune au Figarovox, une centaine d'élus de Haute-Savoie, maires ou parlementaires, se prononcent pour l'abandon du pass sanitaire alors que l'Assemblée nationale doit se prononcer mercredi 20 octobre sur sa possible prolongation.
Ce dispositif, vecteur de "division", conduit à une "implosion sociétale sans précédent", estiment les signataires de cette tribune, principalement des maires et adjoints au maire de communes rurales. "Plus globalement, nous voyons la politique s'immiscer là où elle n'avait pas sa place jusqu'alors", ajoutent-ils, fustigeant les "contrôles permanents" qui "sont autant de rappels, de coups de couteau, dans cette plaie de discorde".
"Redonner confiance aux Français"
Ces élus affirment connaître "les effets terribles et dévastateurs de la Covid-19" pour en avoir été témoin sur leur territoire. Mais tous plaident pour une alternative au pass sanitaire, "mis en œuvre dans un manque de concertation certain". "La gestion de la pandémie, faute d'une vision claire et pérenne, fait porter et appliquer aux acteurs de terrain la mise en œuvre d'une obligation vaccinale qui ne dit pas son nom", jugent-ils.
Alors que 76 % des Français ont reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19, ils appellent à mettre en œuvre un dispositif plus adapté, faisant davantage "confiance à notre population". "C'est à ce prix qu'il sera possible de redonner confiance aux Français, de reconnaître les efforts monumentaux concédés et qui, aujourd'hui, portent leurs fruits", peut-on encore lire dans cette tribune.
Après une première journée de débats houleux, les députés ont entamé mercredi le deuxième et dernier round de l'examen d'un nouveau projet de loi consacré à la crise du Covid, avec la possibilité controversée de recourir au pass sanitaire jusqu'au 31 juillet. Le Conseil constitutionnel devrait être saisi par les oppositions, hostiles à ce projet de loi à droite comme à gauche, s'il n'évolue pas au fil de la navette parlementaire, prévue jusque début novembre.