VIDEO. Réintroduction du pygargue à queue blanche : équipés de GPS, dix petits s'apprêtent à être relâchés dans la nature

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Au total, dix aiglons vont être relâchés en pleine nature début septembre.
Depuis deux ans, un ambitieux programme de réintroduction du pygargue à queue blanche est mené depuis les bords du Léman, en Haute-Savoie. Fin juillet, les aiglons de la deuxième promotion ont vécu un moment important : ils ont été enlevés à leurs parents pour être préparés en vue d'être relâchés en pleine nature, le mois prochain. ©F3Alpes

Depuis deux ans, un ambitieux programme de réintroduction du pygargue à queue blanche est mené depuis les bords du Léman, en Haute-Savoie. Fin juillet, les aiglons de la deuxième promotion ont vécu un moment important : ils ont été enlevés à leurs parents pour être préparés en vue d'être relâchés en pleine nature, le mois prochain.

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Ses yeux grands ouverts prouvent son étonnement. C’est la première fois que Châtel, un petit pygargue à queue blanche, est au contact des humains.

L’oiseau porte le nom de la commune voisine, qui a accepté de le parrainer. "C’est beau de près… Mais vous le tenez hein ?" s’inquiète Nicolas Rubin, le maire (DVD) de la commune haut-savoyarde.

Au parc des Aigles du Léman, dix aiglons s’apprêtent à être équipés de traceurs GPS. Messery, Thonon, Allinges : tous portent le nom de leurs parrains, qui ont sponsorisé l’achat des balises à 2000 euros pièce.

"A l’échelle d’une commune, c’est un petit geste pour une grande cause, souligne Nicolas Rubin. Les enfants de l’école de Châtel attendent de le voir partir dans les airs, et de le suivre sur les réseaux sociaux". "On a trop tendance à parler d’aménagement du territoire, et on oublie tout le reste, ajoute Serge Bel, le maire (Divers) de Messery. Donc de temps en temps, ça fait du bien de revenir les pieds sur terre, et là, c’est vraiment l’occasion".

Le retour d’une espèce disparue

 Au parc des Aigles du Léman, Jacques-Olivier Travers supervise l’équipement des aiglons, dernière étape avant qu’ils ne soient lâchés dans la nature. "Cet oiseau n’a jamais vu l’homme, détaille-t-il en désignant Châtel, recroquevillé dans les bras de son parrain. La première fois qu’il le voit, c’est quand il rentre dans une volière pour l’attraper et le baguer. Donc là, il est tétanisé et il fait le mort. Mais pour nous c’est bien, car ça veut dire que sa seule rencontre avec l’homme aura été quelque chose de traumatisant. Donc une fois qu’il sera dehors, il n’aura pas du tout envie de nous approcher".

Depuis deux ans, le fondateur du parc mène avec succès un programme de réintroduction du pygargue à queue blanche, le plus grand aigle d’Europe, disparu de France il y a plus de 130 ans. Le dernier couple a été tué en 1892, à Thonon-les-Bains.

Grâce aux balises posées sur le dos des oiseaux, les membres du programme de réintroduction pourront suivre de près leur nouvelle vie. "Ça nous indique la température de l’oiseau, s’il mange et s’il dort", détaille Jacques-Olivier Travers.

Une fois équipés et séparés de leurs parents, les aiglons vont cohabiter quelques semaines dans une immense volière. "Cette étape leur apprend à pêcher car ils sont dans une volière avec un bassin, dans lequel on va mettre des poissons vivants. Mais ça va aussi créer une cohésion de groupe", poursuit-il.

Début septembre, Messery, Châtel et les autres s'envoleront dans les traces des quatre premiers pygargues relâchés l'an dernier. Eux sillonnent aujourd'hui l'Europe, de la République Tchèque à la Norvège.

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