La municipalité d’Annemasse a pris un arrêté pour réglementer l’ouverture des épiceries de nuit dans certains quartiers de la ville, a-t-elle fait savoir ce vendredi 30 décembre. Ainsi, à partir du 1er janvier, les épiceries devront fermer à 22 heures et pourront rouvrir seulement à partir de 6 heures.
C’est une mesure qui suscite des réactions dans la commune. À Annemasse, le maire de la ville, Christian Dupessey (DVG), a pris un arrêté réglementant l’ouverture des épiceries de nuit proposant de la vente à emporter de boissons alcoolisées. Ainsi, à partir du 1er janvier 2023, ces commerces ne seront plus autorisés à ouvrir de 22 heures à 6 heures du matin toute l'année.
Éviter les débordements
Si cet arrêté a été pris par la mairie, c’est pour "renforcer la tranquillité publique la nuit dans les rues du centre-ville" et surtout éviter les débordements, car de trop nombreux regroupements et rixes ont été observés ces derniers mois aux abords de ces épiceries selon la municipalité : "La consommation excessive d’alcool et la prise de produits nocifs ou stupéfiants entraînent des débordements. Nombre d’entre eux sont constatés devant et aux abords des lieux actifs la nuit, notamment les épiceries de nuit : nuisances sonores, regroupements aux abords des établissements, rixes, véhicules stationnés sur la voie publique, jets de détritus, dégradation des espaces publics."
La municipalité précise que les commerces concernés sont situés à l'intérieur du périmètre dessiné par les voies et places suivantes : avenue Émile Zola, rue du Dr Baud, avenue Florissant, rue des Tournelles, place de l’Étoile, avenue Henri Barbusse, rue du Beulet, rue Aristide Briand, rue du Petit Malbrande, rue du Château Rouge, rue Marc Courriard, place de l’Église Saint-André, rue du Salève, rue du Baron de Loë.
Les gérants en colère
Pour les gérants des épiceries, cette mesure ne passe pas. Eux, ne se considèrent pas responsables de ces nuisances : "On fait toujours en sorte que nos clients soient dans le respect. On fait en sorte qu’il n’y ait pas d’attroupement le soir et on est très respectueux," explique Yacup Sen, gérant d'une épicerie à Annemasse depuis quelques mois, avant d’ajouter : "De toute façon pour moi, ça ne va pas résoudre le problème, les jeunes seront toujours dans les rues, ils vont juste se déplacer."
On fait toujours en sorte que nos clients soient dans le respect, on fait en sorte qu’il n’y ait pas d’attroupement le soir.
Un gérant d'une épicerie de nuit.
Lui pense déjà à ouvrir un commerce de nuit ailleurs, à Andilly ou Ville-la-Grand, à quelques centaines de mètres de la commune d’Annemasse.
Si certains réfléchissent à d’autres solutions pour éviter une perte financière trop importante, comme un déménagement ou encore la livraison à domicile, d’autres ne comptent pas se laisser faire. C’est le cas d’un gérant d’épicerie située dans le cœur de ville d’Annemasse. Il est ouvert jusqu’à 4 heures du matin en semaine et 5 heures le week-end. Une fermeture la nuit lui ferait perdre la quasi-totalité de son chiffre d’affaires : "J’ai pris un avocat, car clairement, je ne compte pas fermer à 22 heures."
L’exemple de Montpellier
En France, la ville de Montpellier, dans l'Hérault, a pris une mesure similaire en interdisant l’ouverture des épiceries de nuit de 22 heures à 6 heures du jeudi au dimanche, et ce, entre le 1er juin et le 30 septembre et pendant toutes les vacances scolaires.
