La mairie de Montpellier décide une nouvelle fois d'imposer une fermeture aux épiceries de nuit pendant la période estivale et les vacances scolaires. Un arrêté municipal qui est attaqué au Tribunal Administratif par un collectif d’exploitants d’épiceries de nuit.
Ils se retrouvent une nouvelle fois au tribunal administratif, les épiciers de nuits contre la ville de Montpellier. Pour la ville, ces commerçants sont les principaux responsables des troubles et nuisances liés à la vente d’alcool. Pourtant, depuis 2005, un arrêté leur interdit déjà d’en vendre à partir de 22h.
" Oui, il y a une réglementation qui est posée, oui elle est faillible parce qu'on ne peut pas être derrière chaque épicerie tous les soirs, on ne peut être derrière chaque client et c 'est malheureusement de notoriété publique que cette réglementation est respectée de manière très aléatoire. Donc, effectivement, en calquant les horaires de fermeture sur les horaires de restrictions d'alcool, on rétablit une forme de cohérence et une meilleure efficacité dans la lutte contre ses dérives, " argumente Romain Geoffret, avocat de la ville de Montpellier.
Les épiceries de nuits responsables du bruit, des détritus et de l’alcoolisation dans les rues ? Une vision que conteste leur avocat.
" Pourquoi on s' attaque aux épiceries de nuit ? Tout simplement car on ne veut plus ce type de commerces. Parce qu'on préfère des terrasses joliment faites, plutôt que des commerces qui présentent sur leurs façades des bouteilles d'alcool et qui ont des terrasses bien colorées," rétorque Maxime Martinez, avocat du collectif des épiceries de nuit.
"Une mesure arbitraire "
On a jamais fermé le magasin depuis 16 ans que je suis là et il n'y a jamais personne qui stagne devant le magasin ou qui boit devant le magasin.
Ammar Bembouzid Epicier de nuit
La mairie entend imposer une fermeture sur 7 secteurs de la ville : du 1er juin au 30 septembre, pendant les vacances de Pâques et de la Toussaint, du jeudi au lundi matin de 22h à 6h.
Pour ces commerçants, c'est une perte de 60 à 80 % de leurs chiffres d’affaire.
" Il n'y a pas de nuisances à cause des épiceries. Il y a quelques personnes qui ne respectent pas les règles mais ceux là il faut les réprimander. Et il y a beaucoup de bars et de boites de nuit qui ne respectent pas les règles, c'est une mesure arbitraire, " explique cet autre épicier de nuit.
Les commerçants demandent à être reçus par le maire. Le Tribunal Administratif doit rendre son jugement ce jeudi.