Le projet d'autoroute entre Machilly et Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie, fait partie des dossiers sur lesquels le ministère des Transports doit se prononcer la semaine prochaine. Évoquée depuis une quarantaine d'années, la construction du tronçon vise à désenclaver le Chablais, mais reste vivement critiquée localement.
C'est au tour du gouvernement de trancher sur l'avenir du projet de tronçon autoroutier entre Machilly et Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie. Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, a indiqué qu'il annoncerait "la semaine prochaine" quels projets d'autoroute seront abandonnés et lesquels se poursuivront.
Le projet autoroutier du Chablais, la courte A412, fait partie des huit dossiers étudiés par le gouvernement. Clément Beaune a prévenu, dans une interview accordée jeudi 4 janvier au journal Le Parisien, que "des mesures inédites d'abandon de projets autoroutiers" seraient annoncées.
Le ministre avait annoncé en avril 2023 qu'un tri serait opéré alors que montait la contestation contre la construction de l'A69 qui doit relier Toulouse à Castres. "Il est clair qu'on va réduire la part des projets routiers - il n'y en aura pas zéro, il y en aura moins - pour donner une priorité assumée aux transports publics et au transport ferroviaire", avait-il alors affirmé, promettant "une analyse projet par projet".
Pour les projets en cours, "on va réduire leur impact sur l'environnement" et pour "les projets qui ne sont pas encore lancés, on va en maintenir quelques-uns, puisqu'il y en a qui sont utiles, et on va en arrêter certains", disait-il en septembre.
Plusieurs projets en suspens
L'autoroute du Chablais vise à "désenclaver" cette région de la Haute-Savoie, proche du Genevois. En juin, le Parlement avait voté un projet de loi permettant d'accélérer la réalisation de ce tronçon autoroutier de 16,5 kilomètres, en débat depuis plus d'une quarantaine d'années.
Pour ses partisans, dont des acteurs économiques et bon nombre d'élus locaux, l'autoroute permettra de mettre fin aux bouchons et de fluidifier le trafic sur les bords du lac Léman. Mais la contestation reste vive, les opposants dénonçant un projet "criminel" pour le climat et plaidant pour un renforcement de la mobilité douce. La ville de Genève y est notamment farouchement opposée.
Relancé en 2010 sous forme de concession autoroutière indépendante, le projet d'A412 a été déclaré d'utilité publique en 2019, une étape essentielle qui ouvre la voie à la réalisation de cette 2x2 voies. Reste désormais à connaître la décision du ministère sur ce dossier alors que trois projets ont déjà été validés, dont l'A69 entre Toulouse et Castres, malgré l'opposition de militants écologistes.
Les autres dossiers à l'étude sont notamment le contournement d'Arles dans les Bouches-du-Rhône (A54), celui de Rouen (A133 et A134), l'achèvement de l'axe Rouen-Orléans avec des contournements de Chartres et Dreux (A154) ou encore l'élargissement de l'A63 au sud de Bordeaux, vers l'Espagne.