"Dégradations, menaces, intimidation" : des commerçants manifestent contre les occupations illicites à répétition d'un groupe de gens du voyage

Des commerçants ont manifesté ce lundi, avec le soutien des élus de l'agglomération d'Annemasse, pour dénoncer les agissements d'un groupe de gens du voyage multipliant les occupations illicites. Les 250 caravanes s'installent régulièrement sur des terrains privés ou des parkings de commerces malgré des évacuations régulières.

Ils interpellent les automobilistes pour exprimer leur ras-le-bol. Les commerçants de la zone de Borly, à Cranves-Sales (Haute-Savoie), se sont mobilisé lundi 6 novembre pour dénoncer l'installation sauvage de caravanes. Depuis quelques jours, une dizaine de véhicules s'est installée sur la zone commerciale. Et ce n'est pas la première fois.

"Nos parkings sont squattés par des gens qui se font passer pour des gens du voyage mais n'en sont pas, ce sont des frontaliers en caravane qu'on appelle des voyous. A chaque fois qu'ils occupent des parkings de manière illicite, il y a des dégradations, des menaces, de l'intimidation, des vols", affirme Eddy Baronnet, représentant du collectif Commerçants et artisans tous solidaires, qui souhaite "inciter les pouvoirs publics à réagir".

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"Dégradations, menaces, intimidation" : des commerçants manifestent contre les occupations illicites à répétition d'un groupe de gens du voyage ©France Télévisions

"Rien à voir avec des forains itinérants"

Depuis plus d'un an, un groupe de 250 caravanes multiplie les occupations illicites à proximité de la frontière suisse. Les occupants s'étaient déjà installés, début mars, dans la même zone de Borly. Milo Delage, président de l’association France Liberté Voyage qui œuvre à la défense des droits des gens du voyage, regrettait alors le préjudice porté à "l'ensemble des communautés itinérantes".

"Ces familles roms (...) oublient qu'elles ont des droits et devoirs à respecter. Ces familles n'ont rien à voir avec des forains itinérants ou encore avec des communautés d'évangélistes", déclarait-il. Les membres du groupe, qui préfèrent s'exprimer hors caméra, réfutent les accusations de dégradations et disent ne pas avoir d'autre endroit où aller.

A Annemasse, l'aire d'accueil la plus proche est en travaux. Elle doit être rénovée et agrandie pour passer de 34 à 46 places. Les élus locaux, qui suivent la situation de près, se mobilisent au côté des commerçants.

Situation tendue

"Le groupe continue à faire occupation illicite sur occupation illicite, à chaque fois perturbant l'activité des commerces", constate le président d'Annemasse Agglo, Gabriel Doublet (Horizons), parlant d'une situation "extrêmement tendue".

"On a du mal à discuter avec quelqu'un qui vient chez nous et qui se branche sur notre électricité, qui laisse des excréments partout. Le discours se tend très vite", reconnaît Eddy Baronnet. "On attend des réponses par la loi, par les forces de l'ordre, par les services de l'Etat en général pour nous aider à faire face à cette situation qui devient intolérable", complète Gabriel Doublet.

Les commerçants attendent désormais une nouvelle évacuation. D'ici là, certains n'ont pas hésité à installer des blocs de béton à l'entrée de leur parking pour se protéger d'une éventuelle intrusion.

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