Le syndicat pénitentiaire SNP-FO a appellé à des rassemblements devant les prisons, ce jeudi 30 octobre au matin pour protester contre le manque de moyens et réclamer des états généraux de la pénitentiaire. Les prisons de Varces, Saint-Quentin-Fallavier et Bonneville ont ainsi vécu au ralenti.
Dès 6h30, les établissements étaient bloqués. Ces rassemblements de personnels en repos ou en congés aux portes des prisons ont eu pour effet de retarder les prises de service des autres gardiens et des parloirs. Les mêmes scènes se sont répétées avec des palettes brûlées sous les yeux des gendarmes, particulièrement nombreux à Varces. A 10 heures, le mouvement était levé.
Avec ce mouvement, le SNP-FO entendait notamment dénoncer le manque d'effectifs et la forte augmentation des heures supplémentaires. "Le constat est accablant. On a touché le fond", s'alarme un responsable syndical.
La ministre de la Justice a pourtant annoncé, début juillet, l'embauche de 534 surveillants pour résorber les postes vacants en France. Ces embauches seront étalées jusqu'en 2017, dont 200 cette année. Ces recrutements s'ajoutent aux créations de postes prévues dans le cas de la programmation triennale du budget de l'Etat, soit 128 personnels surveillants en 2015, 253 en 2016 et 300 en 2017.
Mais les syndicats jugent encore ces recrutements insuffisants, au regard des départs en retraite et de l'ouverture de nouveaux établissements. Autre demande du SNP-FO, l'organisation d'états généraux de la pénitentiaire, "pour qu'on débatte, qu'on fasse un état des lieux", explique un fonctionnaire.
Le syndicat souhaite aussi alerter l'opinion sur les suicides de surveillants. Au total, 55 surveillants ont mis fin à leurs jours ces cinq dernières années.