"C'est la fête du travail, donc on se doit de travailler" : à Genève, le 1ᵉʳ mai n'est pas un jour férié

En Suisse, le 1er mai n'est pas un jour férié dans 18 des 26 cantons, dont celui de Genève. Contrairement aux Français, la plupart des Helvètes doivent donc poser un jour de congé pour profiter de la fête du travail. Cette année, 2000 manifestants ont tout de même défilé dans les rues de Genève.

Dans le centre de Genève, mercredi 1ᵉʳ mai, tout a l'air parfaitement... normal. Les commerces, les terrasses et les banques sont ouverts. "Business as usual", sourit un passant. En Suisse, la fête du travail n'est pas un jour férié.

"On travaille et on ne travaille pas... Certaines administrations ferment, comme les écoles. Pour tout le reste, ça ne ferme pas, explique une riveraine. Depuis que je suis installée en Suisse, j'ai toujours travaillé le 1ᵉʳ mai. C'est la fête du travail, donc on se doit de travailler."

Poser un jour pour manifester

Seule la fête nationale, célébrée le 1ᵉʳ août, est un jour férié en Suisse, sur le plan fédéral. Il revient ensuite à chaque canton de déterminer quels autres jours sont non travaillés. Un casse-tête pour certains Suisses, qui ont parfois du mal à s'y retrouver.

"Oui, je travaille ! Ce n'est pas un jour férié dans le canton de Genève. Certaines entreprises offrent la journée, mais pas toutes visiblement !”, s'amuse un homme, en route pour le travail. “Je travaille à mon compte donc je choisis mes jours de congé. Si on veut ne pas travailler aujourd'hui, on doit poser un jour”, souligne une promeneuse.

Devant les magasins de luxe, touristes et riverains s'amassent. À quelques rues de là, un cortège de manifestants s'organise. La plupart des travailleurs présents ce 1ᵉʳ mai viennent militer : puisque c'est un jour chômé, ils ne sont pas payés.

"J'ai dû prendre un jour de compensation pour pouvoir participer au cortège. C'était important pour moi, le droit des travailleurs. Il ne faut pas oublier les luttes, tout ce qui s'est passé, ce qui va arriver après", avance un manifestant, membre d'une société de télécommunication.

16 à 20% des salariés suisses sont syndiqués

Dans le pays, le taux de syndicalisation s'élève entre 16 et 20% des salariés. De l'autre côté de la frontière, en France, à peine 10% des salariés déclarent être membres d'une organisation syndicale, selon les chiffres du ministère du Travail.

Les principales organisations syndicales sont l’Unia, forte de 200 000 adhérents, très présente dans les secteurs de la construction, de l’industrie, du commerce, de l’hôtellerie, des services. Suivie du syndicat du personnel des transports (SEV), qui compte 45 000 membres.

"La Suisse a été l'un des pays avec l'une des luttes syndicales les plus fortes par le passé, indique Yves Defferrand, membre du comité de direction de l'Unia. Mais nous faisons moins de grèves qu’en France : nous nous mettons en grève lorsque les employeurs refusent de discuter. C'est le meilleur moyen pour obtenir le meilleur résultat possible lors d’une négociation." Pour ce syndicaliste, le 1ᵉʳ mai est "un jour de lutte pour le travail, une démonstration de force importante en Suisse"

Très organisé, le mouvement syndical suisse a obtenu, fin mars, une victoire historique : le vote d'un 13e mois de pension de retraite.

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