La 1ère fois que la présence du petit carnivore a été détectée dans le Chablais, c'était à l'automne dernier. Des chasseurs l'avaient photographié, via un déclencheur automatique, dans le Chablais, de nuit et par conséquent, en noir et blanc. Cette fois la FRAPNA lui a "tiré le portrait" en couleurs
Loin de ses terres historiques, le petit prédateur, originaire d'Europe du Sud-Est, avait donc déjà été aperçu, à plusieurs reprises, par la Fédération de chasse de Haute-Savoie.
C'était alors la toute première fois qu'on évoquait sa présence à l'ouest des Alpes et en France.
#biodiversité Chacal doré: 1ers clichés en couleurs en France par la FRAPNA, symboles de la qualité du travail et du fort investissement de la FRAPNA en matière d’acquisition de connaissances, de suivi écologique et d’expertise naturaliste :-) https://t.co/7XhXlXJhLU pic.twitter.com/UVRJ22JPPa
— FRAPNA Région (@FRAPNA_Region) 6 avril 2018
S'agit-il du même individu ? Mystère... il a, en tout cas, été remarqué dans le même périmètre, même si la FRAPNA ne veut pas préciser le site précis de l'observation.
Ces premiers clichés couleur de l'animal ont été validées par l’ONCFS : "Le chacal est une bestiole discrète et nocturne. On peut le confondre avec un loup à cause de son pelage d’hiver. Mais avec des photos en couleur et après des mesures, pas de doute : il s’agit bien d’un spécimen de cette espèce"
A vrai dire, avec ses petits 50 cm au garrot, son museau pointu, le canis aureus aurait plutôt l'allure et le comportement d'un renard, et ne se nourrit a priori que de petits animaux.
Ces clichés, inédits, vont rejoindre le grand atlas des mammifères sauvages de Rhône-Alpes, lancé en 2014 par la FRAPNA et la LPO Auvergne-Rhône-Alpes., un centre de ressources en ligne qui mutualise toute la connaissance sur les mammifères de la région.
En 2016 déjà il avait fait son apparition chez nos voisins suisses. Deux spécimens avaient d'ailleurs été abattus, pris pour des renards nuisibles.
Reste la question du statut à donner à cette nouvelle espèce en France. La Commission européenne considère qu’en l’état des connaissances scientifiques actuelles, le canis aureus ne pouvait pas être traité comme une espèce exotique envahissante, obligeant les états membres où l’animal s’est installé à maintenir un bon état de conservation de l’espèce en vertu de l’Annexe V de la directive Habitats-Faune-Flore.
Toutefois, dans les 19 pays de l’Union européenne où il est présent, le chacal doré bénéficie d’un degré de protection très varié, d’espèce chassable en Croatie... à espèce protégée en Allemagne.