Motivé par la sortie récente du livre "A qui appartient le Mont-Blanc?" qui, une fois de plus, polémique sur la territorialité du plus haut sommet d'Europe, le maire et Conseiller général de Saint-Gervais sort les cartes et les livres d'histoire pour justifier sa part du Mont-Blanc.
Dans leur livre "A qui appartient le Mont-Blanc?", Christian Mollier, guide, et Paul Guichonnet, historien, expliquent que Le Mont-Blanc est "la propriété indivise et mitoyenne de la France (commune de Chamonix) et de l'Italie (commune de Courmayeur)." Du coup, la commune de Saint-Gervais est exclue du partage géographique.
En lisant l'ouvrage, Jean-Marc Peillex, maire et Conseiller général de Saint-Gervais, a bien failli s'étouffer. Sa commune revendique une enclave sur le versant sud.
Dans un communiqué, l'élu estime d'abord que "Le Mont-Blanc sait passionner quelques écrivains à la recherche de reconnaissance qui, eux aussi, ont compris que son nom favoriserait la vente de leurs ouvrages, mais pas forcément leur talent, en attisant polémiques et mystères!". Ambiance!
Et d'ajouter: "le Mont-Blanc mérite mieux que ces rumeurs qui aujourd’hui doivent céder leur place à la vérité sur les frontières entre les communes car qui pourrait croire qu’en France au 3ème millénaire celles-ci relèveraient du mystère et de l'imprécision!". Ambiance bis!
Pour Jean-Marc Peillex, "la rivalité est avant tout touristique" et elle ne date pas d'hier. Il s'appuie d'ailleurs sur l'histoire pour justifier son 'titre de propriété'. La bataille s'est toujours jouée à trois: commune des Houches, de Chamonix et donc de Saint-Gervais.
1887. La commune des Houches revendique la propriété de l'aiguille du Goûter et du Mont-Blanc persuadée que ce territoire lui appartient depuis sa séparation avec Chamonix en 1787. Elle sera déboutée de ses demandes.
21 septembre 1946. A la suite du travail du service du cadastre (en 1944) et à la suite des délibérations des conseils municipaux de Chamonix et de Saint-Gervais, le Préfet de Haute-Savoie prend un arrêté de délimitation des Communes. La carte semble désormais fixée même si elle fait apparaître une partie de Saint-Gervais en Italie!
En 1948, pour couper court à toutes polémiques, le Préfet de Haute-Savoie rappelle dans un courrier au maire de Saint-Gervais que son arrêté du 21 septembre 1946 est définitif.
"Même s'il existe encore une différence d'interprétation sur la position de la frontière entre la France et l'Italie", explique Jean-Marc Peillex, "celle entre les communes de Chamonix, Les Houches et Saint-Gervais est donc clairement définie depuis près de 70 ans."
S'il est une dernière carte qui permet de valider cette thèse, c'est bien celle utilisée par la Direction Générale des Impôts, toujours selon le maire, qui la joint à son communiqué.
Les pointillés bleus déterminent la limite des territoires en 2013