Les championnats d'Europe de ski-alpinisme se déroulent à Flaine et à Chamonix (Haute-Savoie) jusqu'au vendredi 12 janvier. Cette discipline, de plus en plus en vogue, va faire son entrée dans le monde olympique, en 2026, à Milan. Elle sera représentée par deux épreuves, dont le sprint.
Ce mercredi 10 janvier, se sont déroulées les épreuves de sprint des championnats d'Europe de ski-alpinisme, à Flaine (Haute-Savoie). Ce format est un concentré de la discipline qui fera son entrée dans le monde olympique, à Milan, en 2026.
Le sprint mélange : montée à ski, conversion, portage et descente. Le tout en un peu plus de trois minutes. "C'est une discipline vraiment complète. Il faut être très rapide, très explosif. C'est court, mais ça nécessite d'être très bon techniquement parce qu'il y a beaucoup de manips", décrit Mael Brun, vice-champion d'Europe en U20 de sprint, ce mercredi, derrière son compatriote Jules Raybaud.
Je n’ai pas de doute, ça va marcher au niveau télévisuel
Pierre-Henri PaillassonDirecteur technique national de la Fédération française de la montagne et de l'escalade
Sport spectaculaire, le ski alpinisme sera représenté par deux épreuves aux JO 2026 : le sprint et le relais mixte. "Ce qui a été retenu, ce sont des activités qui se passent plutôt en bas de station pour le moment, qui sont donc plus faciles à organiser", rapporte Pierre-Henri Paillasson, directeur technique national de la Fédération française de la montagne et de l'escalade (FFME).
En effet, les premières épreuves, aux prémices de la discipline, ont des tracés plus longs. Ce qui complique la sécurisation sur des Jeux olympiques. L'autre argument est le côté plus "pêchu" des formats courts évoqués par le DTN. "On voit pratiquement toute la course. Je n’ai pas de doute, ça va marcher au niveau télévisuel. Au niveau spectacle, on sait que ça marche. Je suis plutôt confiant pour la suite."
Jules Raybaud, également vainqueur de l'Individuel U20 lors de ces championnats d'Europe à Flaine, défend la place du ski-alpinisme, même si toutes les épreuves de ce sport ne seront pas présentes à Milan : "Personnellement, je pense que ça n’a pas été mis sous les bonnes formes. Mais dans un premier temps, ça va attirer beaucoup de visibilité et ça, c'est quelque chose vraiment top. On va pouvoir commencer à se professionnaliser."
Une discipline qui se professionnalise
Plus connu dans sa version loisirs, le ski de randonnée attire de plus en plus d'adeptes depuis la crise sanitaire. "Ce n’est pas une discipline qui démarre de rien. C’est une discipline qu’on a structurée sur plus d’une trentaine d’années. Il y a une fédération internationale qui est solide. Maintenant, il faut qu’on se professionnalise", indique Pierre-Henri Paillasson.
"On est bien aidés par des grosses stations qui nous permettent de faire des formats qui sont de plus en plus professionnels", souligne le DTN de la FFME. "Maintenant on manque de moyens financiers pour organiser les équipes de France au niveau du ski alpin. Mais une médaille de ski alpinisme, elle pèsera le même poids qu'une médaille de ski alpin."
Des Français en haut de l'affiche
En compétition, la France domine le classement international, avec comme tête de proue le couple multiples champions de la discipline comme Xavier Gachet et Axelle Gachet-Mollaret, ou encore Thibault Anselmet. "Ces dix, quinze dernières années, on est présent sur les podiums régulièrement. On a des concurrents qui sont forts : les Italiens, les Suisses, les Espagnols", remarque Pierre-Henri Paillasson. "On voit arriver des nations comme la Chine depuis que nous sommes olympiques. L’enjeu pour nous, ce n’est pas de prendre du retard".
À Milan, Xavier Gachet et Axelle Gachet-Mollaret devraient être les figures importantes de l'équipe de France de ski-alpinisme. Jules Raybaud et Maël Brun rêvent eux des Jeux des Alpes françaises, en 2030, à domicile.