Haute-Savoie : quelles vont être les nouvelles règles de protection du mont Blanc ?

Un arrêté réglementant les pratiques au mont Blanc doit voir le jour d'ici la fin de l'été. Les différents acteurs consultés semblent avoir trouvé un terrain d'entente, mais quelques questions sont encore à l'étude.

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Un avion de tourisme posé sur la face Est du Mont-Blanc, un rameur abandonné, un enfant de 10 ans secouru en pleine ascension... Les dérives ne manquent pas en montagne, et particulièrement sur le Toit de l'Europe. En Haute-Savoie, les autorités locales et certains acteurs de la montagne alertent depuis plusieurs années sur les abus d'une poignée de pratiquants. Pour y remédier, Emmanuel Macron avait annoncé, lors de sa visite à la Mer de Glace le 13 février, la mise en place d'un arrêté de protection des habitats naturels.

Associations de défense de l'environnement, maires de Saint-Gervais, Chamonix et Les Houches, acteurs du milieu de la montagne... Les principaux concernés par ce texte se sont réunis lundi 15 juin en préfecture de Haute-Savoie, à Annecy. Au menu des discussions : les contours de la réglementation qui encadrera les pratiques sportives aux abords du sommet.

 

"Pas de divergence sur le fond"

"La commune de Chamonix-Mont-Blanc, au cours des travaux préparatoires, s'est toujours attachée à définir un cadre aux pratiques de la montagne, sans entraver les pratiques que l'on peut considérer comme traditionnelles", commente le maire de Chamonix, Eric Fournier, dans un communiqué, saluant "un pas significatif qui devrait permettre d’éviter certaines dérives".

Cette version du texte prévoit la seule autorisation de l'alpinisme, avec un maximum de trois personnes par cordée, et du ski-alpinisme sur la partie sommitale du mont Blanc. Les atterrissages en parapente, comme l'avaient fait 150 pratiquants en 2019, ne seraient possibles que sur dérogation des autorités locales quand les conditions aérologiques sont favorables. Sur la partie "périphérique", d'autres activités comme la randonnée ou la pratique du VTT seraient autorisées.

Selon le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, "il n'y a pas de divergence sur le fond" entre les différents acteurs. "Cet arrêté doit permettre aux gens de continuer à profiter du mont Blanc, mais en respectant la montagne", estime l'édile.

 

Un "âge plancher" ?

Certaines questions restent toutefois en suspens, comme l'introduction d'un âge minimum pour l'ascension du mont Blanc. Jean-Marc Peillex se dit favorable à la mise en place d'un "âge plancher" en dessous duquel l'enfant ne pourrait monter que s'il est accompagné par un professionnel, mais il n'y a pas eu de consensus entre les participants. Une nouvelle consultation doit avoir lieu à ce sujet.

Eric Fournier considère, lui, que cet arrêté doit "être nécessairement complété par d’autres mesures" comme la révision de la réglementation aérienne sur le massif du Mont-Blanc. Cette question fait l'objet d'une autre procédure devant aboutir en début d'année 2021. Le maire de Chamonix estime que la réglementation actuelle répond "davantage à des pratiques des années 60 qu'à une gestion environnementale durable du massif" et souhaite que "certaines des hélisurfaces d'altitude existant sur le site soient supprimées".

La version finale de l'arrêté de protection des habitats naturels devrait être signée par le préfet avant la fin du mois d'août, alors que la saison estivale sera bien entamée. Mais le maire de Saint-Gervais souhaiterait son "application morale" par les pratiquants de la montagne dès aujourd'hui. "L'idée est de dire aux gens que l'écriture administrative aboutira et qu'il faut mettre en oeuvre cette philosophie dès maintenant", explique-t-il. Un principe qui ne rentre pas, à ce jour, dans le cadre du droit.

 

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