Le conducteur du train du Montenvers consultait son téléphone peu de temps avant le déraillement de l'appareil le 11 août 2019, selon un rapport du Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre. L'incident n'avait fait aucun blessé mais semé la panique parmi la centaine de passagers.
On en sait plus sur le déraillement du train du Montenvers à l'été 2019. L'accident n'avait fait aucun blessé mais provoqué "une grosse frayeur" pour les 145 passagers du train à crémaillère qui permet d'accéder à la Mer de Glace depuis Chamonix (Haute-Savoie). L'appareil avait déraillé au niveau des aiguillages de Planards, le faisant glisser sur une trentaine de mètres avant de finir sa course incliné.
La thèse de l'erreur humaine avait été confirmée quelques jours après l'incident par l'exploitant, la Compagnie du Mont-Blanc, qui n'avait constaté "aucune défaillance technique". L'enquête menée par le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT), rendue publique vendredi 12 mars, confirme ces conclusions.
"Le manque d’attention du conducteur à sa conduite, résultant en particulier de l'usage de son smartphone au cours de son parcours" est en cause, écrit le bureau dans son rapport. Une pratique pourtant interdite par le règlement de l'exploitant. Mais le BEA-TT pointe également "la tolérance tacite de cet usage du téléphone portable et le faible contrôle du respect des règles d'interdiction de cet usage."
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— France 3 Alpes (@f3Alpes) August 13, 2019
Impréparation
Le conducteur a déclaré n'avoir pas vu le feu de signalisation et "être dans ses pensées" au moment de l'accident. Il avait avancé alors que l'aiguillage était mal positionné. "Le train déraille. Une roue saute le rail. Ça secoue. Le train glisse contre le parapet puis s'arrête. Les freins ont chauffé, de la fumée s’en échappe. Les voyageurs paniquent, certains sautent par les fenêtres", peut-on lire dans ce même rapport. Le conducteur a été reçu en entretien disciplinaire et écarté de la conduite du train du Montenvers à la suite de l'incident.
Le BEA-TT recommande de sensibiliser les agents "aux risques de la distraction en conduite" et de contrôler le respect du non-usage du smartphone pour les conducteurs. Outre l'erreur humaine, le rapport met en lumière "la non-préparation de l'exploitant" à ce type d'accident. Les passagers n'ont pas été "informés et encadrés" comme ils auraient dû l'être. Quelques-uns ont été rapatriés à Chamonix par la Compagnie du Mont-Blanc mais beaucoup sont redescendu à pied.
"Le conducteur et le chef de train étaient sous le choc et, sans outil à leur disposition, ils n’ont pas su comment gérer 145 passagers inquiets", relève le BEA-TT qui invite l'exploitant à poursuivre la réalisation d'exercices d'évacuation.