Série noire dans le massif du Mont-Blanc. Trois personnes sont mortes et une a été grièvement blessée après des accidents de parapente. Tous venaient de France et ont survolé le massif du Mont-Blanc avant d'être victimes d'une avarie côté italien.
Reportage. Samedi 4 juillet, un pilote est mort après avoir heurté une crête du Monte Brouillard. Il s'agissait de la troisième victime en quatre jours. Les secouristes italiens affirment avoir été gênés lors de leur intervention, tant la concentration de parapentistes était importante.Interview réalisée par Jordan Guéant et Florine Ebbhah
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COMMANDANT DELFINO VIGLIONE, Guarda di Finanza de Courmayeur
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©INA
Si les parapentistes se pressent ainsi en Italie, c'est que le survol du massif du Mont-Blanc y est autorisé, ce qui n'est pas la cas partout côté français. Chaque été, pour ne pas perturber le travail du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Chamonix, "une zone réglementée identifiée" bannit tous les vols de loisirs d'un secteur bien défini. C'est ainsi depuis un arrêté ministériel datant de 2008.
Sur son blog, le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne rappelle que "Toute personne qui survole cette zone de manière volontaire ou involontaire, s'expose à des poursuites pénales, amendes et confiscation de matériel… Au-delà de ces sanctions, il en va de la sécurité et de la pérennité de la pratique du vol libre dans la vallée."
A hauteur de la "Réserve des Contamines-Montjoie" (en bas de la carte), les parapentistes peuvent passer. C'est l'une des portes utilisées pour gagner la face italienne. Ainsi, ils profitent malgré tout du Mont-Blanc. Ces dernières semaines, cinq se seraient même posés au sommet.
Mais le maire de Chamonix, Eric Fournier, ancien parapentiste lui-même, pense que les moins expérimentés peuvent être déportés vers la zone interdite.
Interview
Intervenant : ERIC FOURNIER, Maire (UDI) de Chamonix
De l'autre côté, en raison des conditions météo exceptionnelles du moment, la pratique est plus dangereuse avec de nombreuses turbulences, ce qui peut expliquer les accidents à répétition. "Il faut savoir gérer ce brutal changement d'une face à l'autre, c'est plutôt réservé aux pilotes expérimentés", explique la maire de Courmayeur.
Interview
Intervenante : FABRIZIA DERRIARD, maire de Courmayeur
Alors que les accidents se multiplient, les habitués du secteur sont un peu fébriles. Plusieurs pratiquants et responsables d'écoles sollicités n'ont pas souhaité répondre aux questions de France 3 Alpes. Si la polémique prend de l'ampleur, ils redoutent visiblement de nouvelles interdictions.
Par téléphone, Thomas Gury, un pilote expérimenté, a toutefois rappelé les bienfaits de la balise de secours GPS qui permet de localiser rapidement les victimes. Pour éviter de "surcharger" le ciel quand des secours sont en cours, il se met à rêver de la généralisation d'un système d'alerte sur les GPS, comme c'est le cas lors des compétitions.