Shrinkhala Khatiwada, Miss Népal 2018, est partie à l'assaut du sommet du mont Blanc mardi 23 juillet. Quelques jours après son incroyable ascension, la jeune femme novice en alpinisme raconte son périple à ses abonnés Instagram.
Au royaume du Népal, elle est la reine incontestée pour sa plastique irréprochable. Championne des concours de beauté, c'est un tout autre défi que s'est lancé Shrinkhala Khatiwada lors de son voyage en Haute-Savoie. A 23 ans, la jeune femme qui n'avait jamais chaussé des crampons de sa vie a atteint le sommet du mont Blanc : "l'épreuve physique la plus difficile que j'ai jamais accomplie", se félicite-t-elle auprès de ses 620.000 abonnés sur Instagram.
En visite à Chamonix, la jeune architecte est venue célébrer, fin juillet, la longue amitié qui unit les montagnards français et népalais. "C'est le 70e anniversaire des relations franco-népalaises, alors planter les deux drapeaux au sommet du mont Blanc, c'est très symbolique pour nos deux nations", disait-elle avant son séjour sur le Toit de l'Europe. Et quelques jours, plus tard, le mardi 23 juillet, c'était chose faite.
Pour arriver au bout de cet ambitieux défi, la reine de beauté a suivi les conseils du skieur et alpiniste haut-savoyard Anselme Baud ainsi que de la première femme devenue guide de haute montagne, la Grenobloise Martine Rolland. Le pionnier du ski extrême, qu'elle surnomme "papa", l'a encouragée à arriver au bout : "Je regardais constamment ses pieds qui avançaient et il scandait comme un mantra : « Encore un pas Shrinkhala, juste un pas de plus »".
"J'imagine que, parfois, cela pourrait être un moyen de faire face à des défis dans la vie qui semblent trop effrayants", réagit encore Shrinkhala Khatiwada. Avant de se lancer à l'assaut de la montagne, la Miss a passé quelques jours plus bas dans la vallée, à Chamonix.
Longue histoire franco-népalaise
Venue célébrer les relations entre les deux pays, elle a commencé par une visite guidée du temple : l'École nationale de ski alpinisme (Ensa). Là-bas, Shrinkhala Khatiwada s'est attardée sur un exploit tricolore mythique : la conquête de l'Annapurna en 1950. "Maurice Herzog a ouvert la voie aux conquérants des sommets de plus de 8.000, prouvant à tous que ce rêve pouvait devenir réalité, estime la reine de beauté. Regarder sa photo c'est très émouvant pour moi, car c'est à la fois une part de mon pays, cela représente aussi cette longue histoire entre les alpinistes français et népalais, une relation profonde."
Sur les 80 guides certifiés que compte le Népal, les trois quarts ont été formés par l'Ensa. Une relation amorcée dès les années 1970 : "Cette collaboration a commencé tout doucement, rappelle François Marsigny, guide de haute montagne et chef du département alpinisme à l'Ensa. Plusieurs formateurs de l'Ensa sont allés au Népal et ça a abouti à ce que les montagnards népalais deviennent guides et soient reconnus par l'UIAGM (l'association internationale qui regroupe les associations nationales de guides de montagne du monde)."
Shrinkhala Khatiwada a aussi dédié son incroyable ascension à l'amélioration du statut de la femme au Népal, rapporte Le Messager. Et, comme un signe, deux Népalaises se forment actuellement au métier de guide à l'Ensa.