Le blocage d'un téléphérique dans le Mont-Blanc pendant plus de 17 heures avec 33 personnes à bord est un événement "exceptionnel" mais "pas dangereux" dû à une conjonction d'incidents rares, déclare le directeur du service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG).
"Cela reste exceptionnel. Il n'y a jamais eu ce genre de problèmes sur cet appareil qui a 60 ans", a indiqué Daniel Pfeiffer, directeur du STRMTG, rattaché au ministère de l'Écologie.
Trente-trois personnes ont passé la nuit de jeudi à vendredi dans les cabines du "Panoramic Mont-Blanc", un téléphérique long de 5 km, qui relie l'Aiguille du Midi (3.842 mètres) à la Pointe Helbronner (3.462 mètres), en surplombant les glaciers du Mont-Blanc de plusieurs centaines de mètres.
Soixante-dix-sept autres personnes, elles aussi coincées dans les télécabines, ont pu être évacuées jeudi soir et dans la nuit: 48 treuillées par hélicoptère et une trentaine descendues en rappel par les secouristes.
"Personne n'a été mis en danger dans cette affaire", a souligné M. Pfeiffer, tout en reconnaissant que l'incident était "désagréable" pour les personnes bloquées.
L'incident a été provoqué par un triple croisement de câbles, qui n'est pas dû au vent, mais sans doute aux "conditions d'accélération et de freinage" du télécabine, a-t-il précisé, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
A cela s'est ajouté une "rupture mécanique" du moteur de secours placé du côté italien du téléphérique. "Pour décroiser les câbles, il faut pouvoir tirer du côté le plus proche", ce qui n'a pu être fait que le vendredi matin une fois le moteur réparé, a indiqué M. Pfeiffer.
"C'est une conjonction d'événements rares. Nous allons analyser les causes et mettre en place un plan d'actions pour éviter que ça ne se reproduise", a-t-il ajouté.
L'exploitation de l'appareil a été suspendue en concertation avec la Compagnie du Mont-Blanc, qui va en outre "réfléchir aux moyens d'informer les gens à distance en cas de panne", par exemple en installant des radios dans les télécabines, selon son PDG Mathieu Dechavanne.
Plusieurs "naufragés" s'étaient en effet plaints d'un manque complet d'information durant le blocage. En outre, les kits de survie, comprenant couvertures, bouteilles d'eau et barres énergétiques, seront mieux contrôlées, certains s'étant révélés incomplets durant la panne, a ajouté M. Dechavanne.
Selon le dirigeant, qui a promis un dédommagement pour les victimes, le moteur défectueux a été réparé à 02H00 du matin vendredi mais la Compagnie n'a pas voulu redémarrer l'appareil avant le lever du jour "pour ne pas perturber les gens" et bénéficier d'une meilleure visibilité.
Le câble reste un moyen de transport "très sûr" avec 20 à 30 blessés graves par an pour 600 millions de passages", a souligné M. Pfeiffer.