Un alpiniste tué et quatre blessés après une chute de blocs de glace dans le massif du Mont-Blanc

Un sérac s'est effondré dans la nuit de lundi à dimanche, à proximité du sommet du mont Blanc du Tacul dans le massif du Mont-Blanc, faisant au moins cinq victimes dont un mort.

Vers 3 heures du matin ce lundi 5 août, plusieurs cordées d'alpinistes étaient engagées dans l'ascension du mont Blanc du Tacul, en Haute-Savoie. C'est là, sur les hauteurs du glacier à environ 4100 mètres d'altitude, qu'un sérac s'est effondré provoquant une avalanche.

La chute du bloc de glace a emporté au moins quinze personnes qui progressaient du refuge des Cosmiques vers le sommet, situé au nord-est du mont Blanc dont il constitue l'une des voies d'accès. Ces alpinistes amateurs - français, suisses et espagnols - évoluaient sans guide.

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Quinze alpinistes touchés

"Il y a surtout une cordée qui a été prise par l'avalanche", détaille Etienne Rolland, commandant du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Haute-Savoie. Un Français de 57 ans a été tué dans l'accident.

Ses deux compagnons ont été transférés vers les hôpitaux d'Annecy et Sallanches, précise le parquet de Bonneville. Il s'agit d'une femme de 40 ans, blessée aux poumons, et d'un homme de 42 ans souffrant d'hémorragie cérébrale et qui a été placé en réanimation. 

Deux autres blessés ont été pris en charge par l'important dispositif de secours - une trentaine de secouristes appuyés par des hélicoptères et deux équipes cynophiles. Après leur évacuation, les membres des quatre cordées indemnes "ont été entendus" par les services de la brigade de gendarmerie de Chamonix.

Les opérations de recherche d'autres victimes ont été suspendues en fin de matinée. "La surface est trop grande et c'est trop exposé", fait valoir le PGHM. Mais "cet itinéraire est beaucoup moins pratiqué à cette période de l'année parce que les conditions sèches font que c'est plus difficile, souligne Etienne Rolland. Il y avait moins d'alpinistes qu'il n'y aurait pu en avoir au moment de la haute saison."

"Il a balayé toute la face"

"Le sérac vient du haut du versant, il a balayé toute la face sur près de 700 m de dénivellation", constate Ludovic Ravanel. Cette configuration est "peu fréquente", mais c'est "la plus dangereuse", enchaîne le géomorphologue, directeur de recherche au CNRS, car "l'avalanche qui se crée affecte l'ensemble du versant". 

Ce type de décrochage, causé mécaniquement par la progression du glacier qui cède sous son propre poids, "peut arriver n'importe quand" et est "quasiment indétectable pour l'alpiniste moyen", appuie-t-il. D'autant que "les ascensions, pour qu'elles se fassent dans des bonnes conditions de sécurité de neige, commencent la nuit", rappelle-t-il.

"Le risque de chute était mineur"

Directeur du secours alpin valdôtain, Paolo Comune était lui-même parti du refuge un peu plus tôt avec des amis. "Nous venions juste de dépasser la zone de l'accident", explique-t-il à nos confrères italiens de la RAI, lorsque le groupe a entendu un "grand fracas". "Cette année, on n’avait pas relevé que les séracs étaient particulièrement menaçants", décrit-il. "En les observant dans la soirée, on a pu juger que par rapport aux étés précédents le risque de chute était mineur."

En 2008, un accident similaire a causé la mort de huit alpinistes suisses et autrichiens dans ce même secteur. Cinq ans plus tard, deux Italiennes ont été également victimes d'une coulée déclenchée à 3900 m d'altitude, toujours sur le mont Blanc du Tacul.

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