La confédération paysanne de Haute-Savoie manifeste contre le projet d'écoparc du Genevois

La confédération paysanne de Haute-Savoie manifeste ce samedi pour s'opposer au controversé projet d'écoparc du Genevois, qui va voir le jour entre les communes de Neydens et Saint-Julien. Où en est le projet ? Que dénoncent ses détracteurs ? On fait le point.

"Le béton avance", "Des poireaux, pas des McDo" : pancartes en main, des membres de la confédération paysanne de Haute-Savoie se sont réunis, samedi 26 octobre, sur le site de l'écoparc du Genevois pour dire "non" à ce projet de parc d'activité qui va engloutir plus de 17 hectares de terres agricoles.

Implanté entre les communes de Neydens et Saint-Julien-en-Genevois, ce projet immobilier vise à accueillir de nouveaux acteurs économiques et ainsi doper l'emploi dans cette zone frontalière, jusqu'à 800 nouveaux postes sont espérés. Dans un tract, la confédération paysanne déplore l'arrivée d'entreprises "symboles de l'économie mondialisée et de la malbouffe, créateurs de précarité et assassins de la paysannerie".

 

"L'agriculture délaisse son outil de travail"


Dans un rapport rendu le 16 septembre, le commissaire enquêteur a rendu un avis positif à la construction de l'écoparc "attendu depuis longtemps par une grande majorité d'habitants du bassin genevois", expliquant que le projet "apparaît en adéquation dans son ensemble aux enjeux de la politique économique". Concernant la disparition de terres agricoles, la commissaire-enquêteur note qu'elle "n'impacte pas le seuil de viabilité de l'économie agricole" et que ces surfaces ne sont pas "des terres agricoles protégées".
 

"Le problème, c'est qu'on oppose un secteur économique à un autre, note Mathieu Dunand, agriculteur sur l'agglomération d'Annemasse. Et souvent, c'est l'agriculture qui courbe l'échine et délaisse son outil de travail au profit du développement de l'activité commerciale." L'exploitant déplore les difficultés du monde agricole en Haute-Savoie où les terres viables et plates sont une denrée rare dans un département de montagne.

"On va détruire ça alors qu'il y a des friches dans des zones existantes. La collectivité fait le choix de la facilité", estime-t-il. Pourquoi ne pas construire cet écoparc sur les friches déjà existantes ? Impossible, selon l'un des porteurs du projet : "On intervient déjà sur les friches de plusieurs communes en Haute-Savoie pour construire des logements et il faut ensuite développer des activités artisanales sur d'autres sites." Et pour un projet de zone d'activité, les friches ne seraient pas adaptées selon ce même responsable. "Il nous faut ce genre de terrains parfaitement situés et bien desservis en transports en commun", dit-il.
 
 

Biodiversité, pollution... Ces questions en suspens


A quelques kilomètres de Genève, à proximité immédiate des nœuds autoroutiers de l'A40 (Lyon-Chamonix) et de l'A41 (Annecy-Genève) tout en restant en dehors de la ville, le site qui promet de "répondre aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux actuels" profite d'une situation exceptionnelle.

Mais plusieurs détails ont fait tiquer la Mission régionale d'autorité environnementale Auvergne-Rhône-Alpes (MRAE). L'autorité environnementale relève "une insuffisance sérieuse en ce qui concerne la protection des espèces", demandant une clarification sur ce point, et pointe une "sous-estimation du trafic moyen journalier supplémentaire" qui serait généré par cette zone d'activité. Sur cette même question, l'Agence régionale de santé (ARS) souligne "un problème concernant le traitement de la qualité de l'air. "Si la pollution routière est correctement identifiée, l'impact sur la santé humaine est partiellement ignoré", relève l'agence dans ce même rapport.

Les responsables du projet devront répondre à toutes ces interrogations avant que les travaux puissent voir le jour. Mais la machine semble bel et bien lancée, au grand dam de la confédération paysanne. Les différents espaces qui seront proposés sur l'écoparc sont déjà en vente pour les entreprises candidates.

 
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