Le parc animalier Tropicaland, basé en Haute-Savoie, vit dans un équilibre précaire. Depuis l'entrée en vigueur du confinement, son propriétaire peine à trouver les ressources nécessaires pour nourrir ses animaux. Une cagnotte en ligne a été lancée.
Le confinement cause ses premiers ravages en Haute-Savoie. Le petit parc Tropicaland, implanté à Viry près de la frontière suisse, lance un appel à l'aide. Privé de ses visiteurs, il n'a plus d'argent pour nourrir ses animaux et le propriétaire s'inquiète pour ses pensionnaires.
Oiseaux, paons et autres wallabies, autant d'espèces qui se sont retrouvées en danger après l'annonce du confinement général en France, pour faire face à l'épidémie de coronavirus Covid-19.
"C'est uniquement avec les entrées des gens qui viennent dans le parc que j'achète (la nourriture des animaux) au jour le jour, explique Laurent Bouvard, le propriétaire de Tropicaland. A la télé, on montre toujours les exemples des grands parcs qui sont riches mais moi je vivote, je vis de mon activité comme des artisans ou des petits commerces. Je me suis demandé comment j'allais faire."
Une trésorerie à sec et un accès interdit aux quelques milliers de visiteurs habituels. Très vite, les réserves de nourriture se sont amenuisées. Ne restait alors qu'une seule solution : un appel à l'aide via une cagnotte en ligne. "Si personne nous aide, nos animaux mourront de faim", peut-on lire sur le site de la collecte. Et même en ces temps troublés, la solidarité semble fonctionner. Un succès inespéré : samedi 21 mars, plus de 8 000 euros ont été collectés grâce à la cagnotte.
"Je n'y croyais pas"
"Rien que quand les gens amenaient des légumes, j'avais les larmes aux yeux parce que je n'y croyais pas. Et là au niveau de l'argent je n'y croyais pas non plus, mais je pense qu'on est dans une situation exceptionnelle et du coup (les gens) comprennent, ils s'identifient et savent qu'on est tous dans le même bain, ça les touche plus", estime M. Bouvard, ému par cet élan de solidarité, lui qui a construit seul ce petit parc alors qu'il était au RMI.
Depuis le début du week-end encore, les dons affluent. Certains participants donnent 10, 50 et même jusqu'à 200 euros. De quoi voir venir, malgré le confinement. "On est comme tout le monde, on ne sait rien, ajoute le propriétaire du parc. Là j'ai pu faire un petit stock mais après, si le confinement se renforce, les gens n'auront peut-être plus le droit de venir apporter des choses donc je ne suis pas totalement soulagé, même si c'est déjà bien."
Face à l'incertitude, la cagnotte restera ouverte. En attendant, Rocky le lama peut de nouveau savourer ses légumes frais.