VIDEO. La décision devrait être tranchée ce vendredi 6 novembre, ou demain à Matignon : Bercy a suggéré au 1er Ministre de "permettre aux producteurs de vendre leurs sapins en extérieur, plus loin que sur leurs seules exploitations". A Reignier, Jaque Pugin se bat avec ferveur pour vendre ses arbres
Le ministre délégué aux PME, Alain Griset, a indiqué ce matin avoir proposé au Premier ministre que la vente de sapins de Noël soit autorisée dans certains lieux de distribution en extérieur, alors que les professionnels craignent de ne pas pouvoir écouler leurs arbres avec le reconfinement.
"J'ai proposé au Premier ministre que pour les sapins de Noël, il puisse y avoir des points de distribution, nécessaires pour que les professionnels puissent écouler leur marchandise", a affirmé le ministre lors d'une audition par des sénateurs, évoquant "les jardineries, fleuristeries, marchés plein vent et parkings de la grande distribution".
Il espère qu'une décision soit prise "aujourd'hui ou demain" par Matignon sur le sujet, afin que "nous puissions, même dans un Noël un peu différent, avoir un sapin à la maison".
Les professionnels s'étaient inquiété cette semaine de ne pouvoir vendre leurs arbres, dont la coupe est censée commencer : "Alors que les dernières mesures gouvernementales limitent l'ouverture de points de vente ou des rayons des points de vente aux produits dits essentiels', se procurer un sapin de Noël ne sera pas assuré cette année!", a déclaré hier l'association française du sapin de Noël naturel (AFSNN) . Elle défendait le fait que "les ventes de sapins se font en extérieur, donc dans des conditions compatibles avec le contexte sanitaire".
"Une activivité qui se joue sur un seul mois dans l'année"
En Haute-Savoie, sur son exploitation de 30 hectares, l'abattage des premiers Nordmann a commencé chez Jaque Pugin. Une dizaine de saisonniers est déjà à l'œuvre pour couper, emballer, expédier… mais ces sapins pourront-ils être vendus pour Noël ?
"On a déjà tout de même eu une bonne nouvelle " estime le producteur d'arbres "un décret qui nous dit qu'on pourrait vendre devant les supermarchés, c'est une partie de nos ventes, pour ce qui est des chapiteaux éphémères, sur les places des villages, c'est plus incertain, mais on recherche à vrai dire toutes les solutions, quite à livrer directement à domicile, ou faire du click-collect".
Dans les allées de son exploitation, ce jeudi 5 novembre, un camion chargé d'un millier de sapins s'apprête à prendre la route en en direction d'un grossiste savoyard. Pour l'instant la plupart des commandes sont maintenues. Les grossistes comme les communes passent commande plusieurs mois à l'avance, et personne n'a fait de grosses annulations.
Dans l'incertitude, il reste déterminé à préserver son optimisme : "Il le faut, on a une activité qui repose sur un mois de chiffre d'affaires, chaque année c'est un défi, cette année encore plus!" . L'homme espère aussi pouvoir renouer le lien avec ses clients à travers la vente directe. Chaque année en décembre des centaines de familles viennent ici choisir et couper leur sapin avant les fêtes…