Covid-19 : Y aura-t-il des skieurs à Noël ? C'est LA question qui taraude toutes les stations de ski dans les Alpes

Depuis la nuit des temps, l'éternelle ritournelle en altitude est de savoir "s'il y aura de la neige à Noël?" Mais là-haut aussi, le reconfinement est tombé comme un couperet. Fermetures anticipées, ouvertures annulées, et une incertitude totale sur la date du 1er décembre

En cette saison habituellement, les professionnels de la montagne ont les yeux rivés sur la limite pluie-neige, sur l'or blanc qui fait la richesse ou non de leur saison d'hiver. Le changement climatique leur mène la vie dure depuis bien des années déjà.

Cette année, la ligne de front a changé: désormais, comme en bas dans les vallées, les voici suspendus aux rebonds de la pandémie du Covid-19, soumis au couvre-feu, au confinement, au déconfinement puis au... reconfinement, officiellement en vigueur depuis ce 29 octobre, minuit.

Fermetures anticipées et ouvertures déprogrammées

Dès les heures qui ont suivi l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron qui annonçait la couleur, il a fallu anticiper la fermeture. Au 1er rang, les glaciers de Tignes en Savoie et celui des 2 Alpes en Isère, sans même attendre la fin des vacances, malgré de très bonnes conditions d"enneigement. Les remontées mécaniques se sont tues dès hier soir.
 
Les plus grandes stations qui avaient déjà planifié leur ouverture mi-novembre ou à la fin du mois, comme Val-d'Isère resteront confinées. Sur le site de France Montagne,  si le calendrier des stations s'est métamorphosé pour cette période, Il affiche en revanche encore toutes les dates programmées, à partir du 4 décembre dans tous les massifs , façon sans doute d'y croire et de conjurer le sort.

Le 1er décembre, une date loin d'être coulée dans le bronze

Car tous le savent, le confinement doit durer "a minima jusqu'au 1er décembre," a annoncé le Premier Ministre Jean Castex. Les autorités feront en effet le point tous les 15 jours sur l'évolution de l'épidémie" pour voir si les mesures doivent être renforcées ou allégées". L'objectif de l'exécutif est de parvenir "à environ 5.000" cas de contamination par jour, contre plus de 47.000 enregistrés jeudi dernier.

Et d'aucuns pressentent que ces quatre semaines 'd'isolement" par rapport au virus ne seront pas forcément suffisantes, à l'instar de l'épidémiologiste Dominique Costagliola : "C'est vraiment le minimum" a-t-elle estimé, en précisant qu'il faudrait "deux ou trois semaines pour avoir "une idée plus précise d'une durée potentielle réaliste".

Si le président de la Fédération française de ski (FFS) Michel Vion a assuré hier que "les compétitions internationales de ski prévues  dans les Alpes à partir du 5 décembre "n'étaient pas menacées par le reconfinement", il a toutefois précisé "que leur organisation se ferait sans doute à huis-clos".
 

Difficile dans ce contexte de savoir comment l'hiver va se dérouler. Toutes les stations affichent toutefois l'optimisme sur leur site ou leurs pages Facebook, afin de "garder le lien avec leur clientèle". Tout le printemps, et à l'heure du déconfinement, ils ont voulu rassurer. Toutes ont aménagé les espaces, les commerces, les restaurants, les pistes et les remontées mécaniques, en conformité avec les règles sanitaires de distanciation, et ont travaillé le graphisme, " afin qu'il conserve une atmosphère et une connotation de vacances aux sports d'hiver".


Dans plusieurs stations, on a même commandé des éditions personnalisées de tours de cou et de masques aux couleurs de leur station, comme à Tignes, qui avait même fait un live, en direct, démonstration à l'appui, pour l'ouverture du glacier, le 17 octobre, avant de fermer le..28 au soir.

 
 

Des conditions de réservation et d'annulation adaptées à la crise sanitaire

La plupart des hébergeurs, comme cet été, proposent un tarif flexible. Certains ne demandent qu'1€ d’acompte avec la possibilité d’annuler gratuitement son séjour. Pour VVF, par exemple, l’annulation est sans frais jusqu’à J-1 sur présentation d’un justificatif lié à la Covid-19 (justificatif de contrainte de déplacement, votre attestation maladie COVID-19 ou suite à des mesures de confinement et limites de déplacement administratives).

Du côté des centrales de réservations, on s'est aussi adapté : Aux Menuires en Savoie, la centrale de réservations garantit le remboursement sans frais, jusqu’à 8 jours avant le début du séjour, en cas de maladie liée au Covid ou de restriction de déplacement mise en place par l’Etat. C’est également le cas pour les forfaits de ski ou les cours réservés à l’ESF.  

Aux 2 Alpes en Isère, les hébergeurs s’engagent à rembourser à 100% le séjour jusqu’au jour même, en cas de restriction de déplacement par l’Etat. A Bonneval sur Arc, ce sont les propriétaires qui s’engagent à rembourser les séjours en cas de restriction de déplacement émise par le gouvernement.

Quoi qu'il en soit, il est vivement recommandé d'examiner les conditions de votre engagement avant votre réservation, car rien ne garantit aujourd'hui que cette période de confinement ne se prolonge pas bien plus longtemps que prévu.
Une certitude, la prolongation du reconfinement pour tous ceux qui vivent de la montagne, dans un secteur déjà bien mis à mal, serait catastrophique.

Dans les stations, on veut tout de même garder espoir "qu'il y aura bien des skieurs à Noël".Sur leur Facebook, comme sur la page de Valloires, ce sont leurs visiteurs les plus fidèles, ou anonymes qui leur adressent dans leurs commentaires, des messages d'encouragement, de soutien et de solidarité. Certains assurent qu'ils ont déjà réservé...pour le réveillon.

Là-haut dans la station, on leur répond, en regardant la neige tomber, des images qui font rêver et respirer, mais qui ne chassent pour autant totalement leur inquiétude.
 







 
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