Dégradations et incivilités sur la voie d'accès au Mont-Blanc

La montagne n'attire pas que des personnes respectueuses des lieux et des gens. Triste constat des professionnels qui, sur la voie d'accès au Mont-Blanc, notent de plus en plus de dégradations et d'incivilités. Le maire de Saint-Gervais a décidé de porter plainte après des dommages sur un abri. 

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Lundi 2 septembre, Tséring Phintso Sherpa, le guide népalais chargé de sensibiliser les candidats à l'ascension du Mont-Blanc au respect des règles de sécurité et du site, arrive sur le glacier de Tête Rousse (3.200 mètres) pour prendre son poste dans son abri. Le spectacle qu'il découvre ce matin-là l'attriste. A l'intérieur, il trouve deux Polonais qui ont cassé à coups de piolet la fenêtre pour rentrer alors que le refuge de Tête Rousse est à moins de 100 mètres! Coût du préjudice pour Saint-Gervais, plus de 2.300 euros. Les deux "intrus" ont été cueillis par les gendarmes lors de la redescente, la Commune ayant décidé de porter plainte. Ils seront convoqués devant un Tribunal en novembre.

Pour le maire, Jean-Marc Peillex, "cet incident s'inscrit dans la longue liste des actes irrespectueux constatés sur la voie normale d'accès au Mont-Blanc: vols de chaussures, de crampons, vols de cordes... On banalise cette ascension. Il est urgent que cette situation cesse et que le monde de la montagne réagisse sous l'impulsion de l’Etat".

Connards de Français"

Amélie, la gardienne du refuge du Goûter, relève aussi de nombreuses incivilités tout là-haut. Les étrangers, notamment, prennent le refuge tout neuf pour un hôtel. 

Reportage Ingrid Pernet-Puparc et Serge Worreth
Intervenant : Amélie Faure, Gardienne refuge du Goûter


Morceaux choisis

"6 août 2014. Trois Belges sont montés au refuge. Ils avaient une réservation pour la veille, mais n'ont pas pu monter au refuge, car ils ont pris le train à 13 heures. Après leur avoir dit de ne pas venir le lendemain sans réservation (puisque nous étions complets), je les vois débouler au refuge. Sans réservation, ils m'expliquent que je dois absolument les accueillir car ils sont dans une situation "d'extrême urgence". Je vous passe les détails du guide marron (ivre) qui les accompagnait et s'est trompé dans l'itinéraire en prenant l'arête Payot, faisant tomber des pierres sur les alpinistes sur la voie normale. Je vous passe aussi le cinéma qui a duré toute la journée pour avoir un lit. Les accusations de vol de 4 snikers...

A 2 heures du matin, je descends faire les petit-déjeuners et je constate que la porte du réfectoire a été forcée: résultat, après un pillage en règle du bar, je retrouve mes Belges et d'autres personnes confortablement installés en train de manger le petit déjeuner des alpinistes qui avaient, eux, réservé.

7 août 2014. Des Russes décident de partir faire le Mont-Blanc à 8h30. Nous tentons, en vain, de les dissuader, ils n'ont pas les compétences et pas le matériel nécessaire, et sont très lents. Un guide revient un quart d'heure plus tard: il s'est fait voler sa corde par les Russes et les cherche activement. Il finira par les retrouver, récupérer sa corde, après avoir couru jusqu'à la moitié du dôme du Goûter. Ils ont également "emprunté" deux de nos cordes qui se trouvaient dans le sas d'entrée. Nous décidons de porter plainte.

8 août 2014. Une Américaine arrive sans réservation au refuge, accompagnée de deux Espagnols. Bien entendu, elle trouve scandaleux de devoir payer pour dormir. Elle veut un lit, une couverture, un matelas. Alors que nous descendons faire un tour dans le sas, à 22 heures, on se fait copieusement insulter de "connards de Français" et de "grosse connasse du refuge".

"Evidemment, ce n'est pas un récit exhaustif de nos charmantes rencontres au refuge, explique la gardienne, il y a aussi les clients scandalisés par l'absence d'eau au robinet, la dame sans gluten et sans lactose qui veut absolument qu'on lui donne des abricots secs pour son petit déjeuner..."
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information