Dans la nuit du mercredi 4 au jeudi 5 mars, une trentaine de demandeurs d'asile ont encore dormi dehors, dont 17 enfants. Ces Kosovars ont été boutés hors des centres d'hébergement. On ne sait pas trop pourquoi, la préfecture ne communique plus, en raison de "la période de réserve électorale".
"On ne trouve pas de solutions, voilà tout!", aurait juste confié Jean-Paul Ultsch, directeur départemental de la Cohésion sociale, aux membres de la Ligue des Droits de l'Homme qui soutenaient ces familles errantes. Ces 29 kosovars livrés à la rue avec leurs enfants, dont certains sont scolarisés à Annecy, ce ne serait que la partie émergée de l'iceberg.
Pour s'en rendre compte, il suffit de pousser la porte du centre d'accueil du Secours catholique ouvert tous les matins. Depuis janvier, il est saturé, les bénevoles sont débordés. Selon l'association, en deux mois 200 kosovars seraient arrivés sur l'agglomération annécienne. Autant qu'en une année! "Nous sommes venus ici pour avoir une meilleure vie, donner une meilleure chance à nos enfants. Au Kosovo, c'est impossible", explique simplement un homme.
"Le temps d'instruire leur demande d'asile, l'Etat a normalement l'obligation d'héberger et de nourrir ces familles", rappelle le Ligue des Droits de l'Homme.
Reportage Ariane Combes-Savary et Vincent Habran