Deux des trois médecins de Frangy en Haute-Savoie jettent l'éponge

Le 14 février prochain, la commune de Frangy, avec ses 2.500 habitants, n'aura plus qu'un seul médecin. Les deux autres ont décidé de s'en aller. C'est la douche froide pour le maire de la commune qui avait déroulé le tapis rouge pour faciliter l'implantation des praticiens.

L'année 2016 débute mal pour Bernard Revillon. Le maire de Frangy et vice-président de la communauté de communes du Val des Usses est désespéré. D'ici un mois, deux des trois médecins de sa commune vont s'en aller. Trop de travail, pas assez de médecins, les docteurs Nicolas Nusbaum, installé en novembre 2011, et Céline Peccoux-Levorin, installée en janvier 2013, sont découragés.

C'est vraiment un traumatisme pour nous. C'est le désert médical qui se profile"

Et pourtant, Bernard Revillon n'avait pas ménagé sa peine pour attirer les blouses blanches. Des locaux entièrement rénovés avaient notamment été mis à disposition des médecins gratuitement pendant deux ans.

Plus qu'un seul médecin pour 2.500 personnes

Le Dr Piellard, installé depuis 1992 à Frangy, va se retrouver bien seul cet hiver. Seul pour s'occuper des patients de la commune et des alentours, des occupants de l'Ehpad et d'une maison pour personnes handicapées mentales. Il se demande comment il pourra faire face à la situation.

Cette histoire est une nouvelle illustration du manque de praticiens en France. La désertification médicale ne touche plus seulement les petites communes rurales. Aujourd'hui même les villes sont concernées par le manque de médecins. Le situation est tendue à Cluses, Thonon, Annemasse et Annecy notamment. Et la situation ne va pas s'améliorer en Haute-Savoie car 30% des médecins ont plus de 60 ans et il sera bien difficile de les remplacer lorsqu'ils partiront à la retraite. 

Reportage de Nathalie Rapuc, Dominique Semet et François Hubaud