En coulisses, les doutes demeurent sur les partenaires du club. Dans le staff, l'entraîneur reste. Evian-Thonon-Gaillard a encore vécu une semaine pleine de questions avant son match contre Lorient, ce samedi 23 novembre à Annecy.
ETG est 14e de la Ligue 1 avec son meilleur total de points (16) jamais obtenu à cette époque de la saison depuis son accession en 2011. L'ETG FC compte sept points d'avance sur Valenciennes, le premier relégable. Tout pourrait donc aller au mieux. Et pourtant.
"Nous n'avons pas de marge. Notre équipe doit être au maximum pour réaliser de bons matchs et engranger des points. Néanmoins, nous avons pu remarquer ces derniers temps que les performances étaient de qualité", souligne l'entraîneur Pascal Dupraz.
La trêve internationale est arrivée après un bon match livré à Monaco (1-1) où les Croix de Savoie auraient mérité de l'emporter. Toutefois, face à Lorient, l'équipe va de nouveau déplorer de nombreux absents, surtout dans le secteur offensif, comme les attaquants Kevin Berigaud ou Modou Sougou, ainsi que Cédric Barbosa, indisponible plusieurs mois.
L'incertitude Danone
La partie se joue néanmoins dans un contexte d'incertitude lié à la menace faite fin octobre par le PDG de Danone, Franck Riboud, de revoir son partenariat avec l'équipe professionnelle. Elle est la conséquence de la lutte pour la gouvernance du club, au sein du conseil d'administration. L'aide globale du géant agro-alimentaire est de 3,5 millions d'euros mais se monte à 1 million d'euro pour la section professionnelle sur un budget global de 28 millions d'euros.
Arrivé aux côtés des Croix de Savoie en 2005, Riboud, président d'honneur sans être actionnaire mais qui dispose d'une grosse influence aussi bien sur le plan économique que politique, est incontournable dans les décisions au club. Il milite pour un ancrage régional de l'actionnariat d'ETG.
Mais l'ouverture du capital diluerait la part de Richard Tumbach, un industriel local, président de la holding "Haute-Savoie football développement", et d'Esfandiar Bakhtiar, homme d'affaires irano-suisse installé à Genève. Or Tumbach détient 16% du capital et Bakhtiar, neveu de l'ancien premier ministre iranien Chapour Bakhtiar, en détient 42%. Une assemblée générale des actionnaires a été convoquée pour le 23 décembre au cours de laquelle seront soumis au vote différentes questions: le principe d'une ouverture de capital, la mise en place d'un nouveau mode de gouvernance et l'élargissement du CA de 9 à 15 membres.
En attendant, Dupraz est conforté
L'entraîneur Pascal Dupraz a officiellement prolongé de trois ans, jeudi 21 novembre, sa mission à la tête de l'équipe haut-savoyarde. Il en avait pris les rênes en septembre 2012, succédant ainsi à Pablo Correa, arrivé en janvier de la même année.
La prolongation de Dupraz peut être perçue comme un signe d'apaisement. Avec son père, il a remonté le club du championnat régional vers l'élite. Mais Dupraz est aujourd'hui plus touché par les enjeux de la lutte interne que ne le sont les joueurs eux-mêmes.
Alors que l'exercice financier 2012-2013 est légèrement excédentaire (100.000 euros) et la situation sportive meilleure qu'il y a un mois, cette querelle pour la gouvernance a néanmoins éclipsé un enjeu vital pour le football professionnel en Haute-Savoie: la construction d'un nouveau stade, ou le réaménagement du Parc des Sports d'Annecy.