L'autorisation de sortie du territoire français d'un mineur, supprimée en 2012 mais rétablie en 2016, afin d'éviter les départs pour le jihad en Syrie ou en Irak, est à nouveau obligatoire à partir de ce dimanche 15 janvier.
"L'enfant quittant le territoire national sans être accompagné d'un titulaire de l'autorité parentale" devra désormais être muni d'une "autorisation de sortie du territoire signée d'un titulaire de l'autorité parentale", stipule le code civil.Pour voyager à l'étranger, le mineur devra présenter :
- une pièce d'identité (carte d'identité ou passeport),
- l'autorisation de sortie du territoire signée par un titulaire de l'autorité parentale
- la photocopie du titre d'identité du responsable légal ayant signé l'autorisation
Un formulaire d'AST est téléchargeable sur le site service-public.fr. L'autorisation, signée par un titulaire de l'autorité parentale, devra préciser la durée de sa validité, dans la limite d'une année.
Inscrite dans un décret en date du 2 novembre, elle sera exigible pour tous les mineurs résidant en France, quelle que soit leur nationalité, qu'ils voyagent à titre individuel ou dans un cadre collectif (voyage scolaire, colonie de vacances, etc.).
Une mesure de prévention des départs en Syrie
L'AST complète "le dispositif de prévention de la radicalisation et de la lutte contre le terrorisme" en évitant les départs de mineurs sur les théâtres d'opération de filières et réseaux jihadistes, sans toutefois "se substituer aux mesures d'opposition à la sortie du territoire (OST) ou d'interdiction de sortie du territoire (IST)", expliquent les trois ministres dans un communiqué.
"C'est un soulagement longtemps attendu par la maman de Bryan, le plus jeune Français parti à 16 ans faire le jihad en Syrie", a salué dans un communiqué son avocate Me Samia Maktouf, tout en regrettant que cette "mesure se soit tant fait attendre".
"De nombreux jeunes lui ont emboité le pas en profitant de cette faille administrative pour prendre un aller simple pour l'enfer", a-t-elle ajouté.
Fin octobre 2016, 1.860 mineurs étaient signalés en France pour radicalisation, dans un rapport de la chancellerie.
La DGSI (sécurité intérieur) estimait elle en septembre à 400 la présence d'enfants de parents français ou partis de France (dont un tiers nés sur place) en terre de Jihad irako-syrienne. Au moins 19 de ces mineurs ont été identifiés comme combattants.