Gaëlle, rescapée du Mont-Blanc témoigne : "Je savais qu'il fallait faire un trou et attendre"

La voix douce, mais faible, encore sous le choc sur son lit d'hôpital de Sallanches, où elle est en observation, la "miraculée" explique qu'elle n'a jamais perdu espoir pendant ses 4 jours loin du monde, dans l'Aiguille Verte. "Je savais qu'en ces circonstances, il faut faire un trou et attendre".

"C'est son esprit et sa connaissance de la montagne qui l'ont sauvée", assure Jean-Bertrand Cavalié, le père de Gaëlle, la jeune alpiniste perdue pendant quatre jours quelque part dans l'Aiguille Verte au Pays du Mont-Blanc. Elle s'était réfugiée dans un trou, attendant les secours.

Ce samedi 18 mai, le papa est encore sous le choc, aux portes de l'hôpital de Sallanches, juste après leurs retrouvailles. "Elle a été calme, bien plus calme que moi. Moi, je me suis effondré dès que j'ai appris sa disparition. J'ai cru la perdre. J'ai vécu en enfer" a-t-il confié à notre équipe, Ariane Combes-Savary et Dominique Bourget.

 

Je n'aurais pas dû faire cette ascension en solo


Gaëlle doit encore subir une série d'examens. Elle souffre d'engelures aux doigts et aux pieds. Elle réalise qu'elle a échappé au pire, et tire d'ores et déjà un enseignement de ce qu'elle vient de vivre: "je n'aurais pas dû faire cette ascension que je n'avais encore jamais faite, en solo".

C'est l'envie de revoir sa famille qui lui a donné la force de tenir. "Le plus difficile, dit-elle, ce fut la soif, même si j'ai a pu faire fondre de la neige. Dans ces conditions, en montagne, je sais qu'il faut faire un trou et attendre, j'en avais parlé l'hiver dernier. C'est ce que j'ai fait".

 

La jeune alpiniste a été retrouvée au petit jour, à 6h33, à la sortie du couloir Couturier, à une centaine de mètres du sommet de l'Aiguille Verte dont elle voulait faire l'ascension.

Depuis sa disparition, signalée par sa famille le mardi 13 mai, les secours ont bataillé avec les conditions météo.

Vendredi encore, l'hélicoptère de la sécurité civile n'avait pas pu aller au-delà de 3300m d'altitude en raison du mauvais temps.

Ce samedi 18 mai, dès 5 heures du matin, ils ont attendu une petite éclaircie pour effectuer un nouveau survol.

C'est après avoir entendu l'appareil que la jeune femme est sortie de son abri de glace et a signalé sa présence.

 

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