D'ici 2023, le groupe Migros souhaite agrandir son Vitam Parc sur le site de l'ancienne discothèque Le Macumba. L'extension de ce centre commercial et de loisirs situé à la frontière suisse suscite des interrogations en Haute-Savoie.
L'Empire annexé. Le site de l'ancienne discothèque du Macumba, à Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie), accueillera d'ici 2023 une extension du parc de loisirs Vitam Parc. Le repreneur du lieu, le groupe hélvète Migros, prévoit l'ouverture de 70 000 m2 supplémentaires ainsi que d'une centaine de nouvelles enseignes commerciales. Un projet hybride symptomatique de l'attrait commercial de la zone, qui attire les consommateurs à haut pouvoir d'achat des deux côtés de la frontière.
Pour séduire cette clientèle, le centre conserve deux activités. "La volonté est de garder une fonction multi-usage, assure Catherine Neri, directrice marketing et communication pour Migros France, avec 40% de loisirs et 60% de commerces." Le moteur du site, ce qui attire la clientèle, c'est effectivement un centre aquatique. "On gère 750 000 entrées sur la partie sportive et loisir, évalue la responsable. Sur la partie commerciale, nous estimons les visites aux alentours d'1 200 000 ou 1 400 000."
"On a du retard"
Des chiffres que le groupe souhaite voir augmenter avec l'ouverture de sa nouvelle antenne. D'autant plus que le Grand Genève, pôle métropolitain très attractif, voit fleurir de nombreux projets, si l'on en croit Christian Dupessey, maire (PS) d'Annemasse et président de l'agglomération. "La vision du Grand Genève, en matière de commerces, est indispensable, affirme l'élu. C'est le domaine où, en termes d'aménagement du territoire, on a du retard."
Mais pas à n'importe quel prix : l'agglomération d'Annemasse tente de résister à de nombreux projets de zones commerciales. L'extension de 25 000 m2 de Cap Bernard est par exemple bloquée devant les tribunaux. "Je pense qu'il faut qu'on réfléchisse à l'ensemble du pôle métropolitain à la capacité que l'on a à absorber des mètres carrés commerciaux supplémentaires à bien les implanter en cohérence et non pas en concurrence", soutient Christian Dupessey. L'enjeu : créer des zones commerciales sans faire mourir les centres-villes.