Après avoir appris le décès de son fils vendredi lors d'une opération commando pour libérer des otages au Burkina Faso, le père d'Alain Bertoncello s'est adressé à la presse. Il a évoqué notamment son engagement dans la Marine nationale et sa conscience des risques du métier.
Il était en première ligne, en tête de colonne, lors de l'assaut donné au Burkina Faso pour libérer des otages ce vendredi 10 mai 2019. Alain Bertoncello y a laissé sa vie.
Mais il a rempli sa mission explique son père.
"Mon fils il a fait son job. Il a réussi sa mission. Ils sont là pour ça (…) comment on pourrait ne pas être fier. Je suis fier de mon fils mais je l’étais déjà avant. J’ai trois enfants et j’en suis fier."
Jean-Luc Bertoncello est enseignant comme son épouse dans un lycée d'Annecy. Tous deux ont compris et accepté le désir de leur fils d'entrer dans l'armée et d'intégrer un commando d'élites.
"Avec ma femme on était parti du principe que l’on avait pas à se faire du souci tant qu’il n’y avait pas de raison de se faire du souci. C’est son choix. Il était militaire (…) Les conséquences de ce qui s’est passé on les subit maintenant mais jusqu’à maintenant on lui a laissé son choix. Il a eu la vie qu’il voulait. "
La famille d'Alain était bien consciente des risques du métier. Lorsque l'on intègre un commando d'élite comme le commando Hubert dont Alain faisait partie, on intervient sur les missions les plus périlleuses. Dès la formation, les militaires en prennent conscience durement.
"La première formation de commando se termine par quelque chose de très dur pour eux puisque la dernière semaine "on les tabasse" si je peux me permettre l’expression afin qu’ils puissent signer en toute connaissance de cause. Ils prennent des risques et les conséquences peuvent être graves. Donc quand il a signé, il savait."
Jean-Luc Bertoncello ira à Paris mardi assister à la cérémonie d'hommage aux Invalides. Un hommage national organisé pour son fils mais aussi pour Cédric de Pierrepont également tué lors de l'assaut contre les preneurs d'otages.
Cela fait partie de la vie des militaires explique le père d'Alain. Pour eux c'est un honneur. Alain était très apprécié de son entourage. C'était quelqu'un de joyeux, discret et volontaire.
Il appréciait énormément le lien qui l'unissait à ceux qui vivaient avec lui, s’entrainaient avec lui, qui travaillaient avec lui. Un lien très fort.