La Haute-Savoie, nid d'espions russes : Moscou dénonce un article "de propagande"

La diplomatie russe a réagi à une enquête du Monde datée du 4 décembre, qui affirmait qu'une quinzaine d'espions russes, spécialisés dans l'assassinat, ont utilisé les Alpes française comme base arrière pour des opérations dans toute l'Europe.

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De la "propagande" sans fondement : la Russie a rejeté mercredi une publication du journal français Le Monde, soutenant que des espions russes ont utilisé les Alpes françaises comme base arrière pour des opérations en Europe. "Nous considérons cet article comme de la désinformation visant à entretenir le mythe de la menace russe dans l'esprit du grand public européen, a dénoncé la diplomatie russe dans un communiqué. L'absence complète de preuves n'a pas constitué d'obstacle pour cette publication chargée de contenus ouvertement russophobes et remplie de fausses nouvelles propagandistes." Il est à rappeler que l'enquête du Monde se fondait notamment sur "des sources issues du renseignement" français.
 

La Haute-Savoie, base arrière de l'espionnage russe ?


Selon cet article, paru le 4 décembre, quinze officiers du renseignement militaire russe (GRU), spécialisés dans les assassinats, ont circulé sur le continent à partir de 2014 et séjourné dans plusieurs villes françaises de Haute-Savoie. Traqués par les services de contre-espionnage français, suisses et britanniques, ils auraient agi en Grande-Bretagne, en Bulgarie, en Crimée, en Moldavie ou encore au Monténégro. 

L'un des 15 agents aurait été identifié par Londres comme un des trois auteurs de l'empoisonnement au neurotoxique Novitchok en mars 2018 d'un ex-espion russe, Sergueï Skripal, et de sa fille Ioulia, à Salisbury en Angleterre. Le parquet fédéral allemand suspecte de son côté la Russie d'être derrière l'assassinat à Berlin le 23 août dernier d'un ancien commandant tchétchène.
 

Un contexte de "normalisation des relations" entre la France et la Russie


La diplomatie russe a assuré que cette publication était sortie "en prévision" d'un sommet sur l'Ukraine organisé le 9 décembre à Paris, le premier depuis 2016. "L'article avait le but explicite de porter atteinte à la réputation de la Russie et de discréditer ainsi la direction prévue par le président français Emmanuel Macron d'une normalisation des relations avec Moscou", a indiqué le ministère russe.

Organisé dans un contexte de timide réchauffement diplomatique entre la France et la Russie, ce sommet, sous médiation franco-allemande, a permis d'appuyer le dialogue entre Kiev et Moscou mais n'a abouti à aucun progrès majeur dans ce conflit, déclenché dans la foulée de l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014.
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